AVANT – PROPOS :
Cette semaine la collecte de dons pour assurer l’avenir de RT Flash a fait un véritable bond puisque nous sommes arrivés à 10.003,99 euros.
Mais il ne nous reste plus en temps réel que 2 semaines avant la clôture de cette collecte car il ne sera pas possible en France et dans toute l’Europe de faire un virement entre le 24 et le 28 décembre.
Cette clôture de la collecte de dons se fait nécessairement avant le 31 décembre pour que les donateurs puissent récupérer dans leur impôt sur le revenu de l’année prochaine les 2/3 de la somme qu’ils auront donnée à l’ADIST pour assurer l’avenir de RT Flash.
Il est impératif que nous parvenions à collecter 15.000,00 euros avant la fin de cette campagne. Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, j’ai été obligé si nous ne voulions pas assister à la désindexation progressive de www.rtflash.fr par Google de très vite commander la refonte totale du site RT Flash.
J’ai déjà visionné plusieurs planches du nouveau site RT Flash. Cela va être extraordinaire. Il n’aura plus rien de comparable avec le site actuel. Une IA est en train de générer plus de 22.000 grandes images qui illustreront tous les articles et les éditos depuis 1998. Ce qui est extraordinaire : c’est de constater que chaque image est générée par l’IA après qu’elle ait lue l’édito ou l’article qu’elle va illustrer. Cela donne un résultat remarquable.
AUSSI, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS POUR QUE RT FLASH PUISSE CONTINUER A VIVRE.
Si vous acceptez de faire un don à l’ADIST pour renforcer l’avenir de RT Flash, je vous invite à cliquer sur le lien suivant :
https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11
Merci
Bien Cordialement
René Trégouët
Sénateur Honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Créateur de RT Flash, il y a 27 ans
EDITORIAL :
EN FRANCE, NOUS POURRIONS FAIRE BEAUCOUP PLUS AVEC LES ENERGIES RENOUVELABLES
Un basculement énergétique majeur à accomplir
Au cours des 25 prochaines années, la France devra réaliser un basculement énergétique irréversible vers un mix décarboné, afin de respecter les engagements de l’Accord de Paris et les objectifs européens de neutralité carbone.
Ce mouvement suppose la sortie progressive des énergies fossiles et le déploiement massif de toutes les énergies bas-carbone, nucléaire compris.
De nouvelles études montrent que notre pays possède un potentiel bien plus important que prévu en énergies renouvelables, un potentiel désormais exploitable grâce à des technologies plus efficaces et devenues hautement compétitives face aux énergies fossiles.
Le solaire : pilier de la transition énergétique
Une énergie appelée à dominer au XXIᵉ siècle
Le solaire, principalement photovoltaïque, mais aussi thermique, est en plein essor. Il se déploie sur les toits, les sols, mais aussi dans nos campagnes grâce à l’agrivoltaïsme, qui associe intelligemment agriculture et production d’énergie.
L’agrivoltaïsme : synergies et potentiel colossal
Les cultures agricoles n’utilisent que 30 % du rayonnement solaire. Les deux tiers restants sont perdus ; l’agrivoltaïsme permet de les valoriser. Des panneaux placés à 3 à 5 mètres au-dessus des cultures — fixes ou mobiles — protègent les plantes des excès climatiques tout en maintenant les rendements, à condition de respecter un taux de couverture maximal de 20 à 25 % par hectare.
Selon Christian Dupraz (Inrae Montpellier), pionnier de l’agrivoltaïsme : « Avec un hectare produisant du blé éthanol, on peut faire rouler une voiture 22 000 km. Avec un hectare agrivoltaïque, on peut faire rouler une voiture électrique trois millions de kilomètres ».
Il recommande 100 000 hectares d’ici 2050, soit 50 GWc, équivalant à la production de dix réacteurs nucléaires.
Les projections de la Commission européenne, de l’ADEME et de France Agrivoltaïsme, convergent vers un potentiel de 60 à 80 GW à l’horizon 2050, soit 110 TWh/an, représentant 17 % de la consommation nationale prévue.
Le solaire au sol et en toiture
Les grandes centrales au sol sont devenues très compétitives avec un LCOE (« coût actualisé de l’énergie » en français) moyen de 40 €/MWh.
Le cas des toitures légères et du solaire flottant
Un tiers des toitures industrielles ne peut accueillir des panneaux classiques. Les toitures en zinc (par exemple à Paris : 22 millions de m²) posent particulièrement des problèmes.
La société française CréaWatt propose des panneaux légers (3,25 kg/m²), sans cadre ni verre, installables sur tout type de toiture.
Le solaire flottant représente un potentiel d’environ 20 TWh/an. L’ADEME estime que couvrir seulement 10 % des plans d’eau artificiels produirait 8 TWh/an, soit l’équivalent d’un EPR.
Un potentiel solaire total très supérieur aux prévisions actuelles
En additionnant agrivoltaïsme, toitures, centrales au sol et solaire flottant, le potentiel national atteint au moins 365 TWh/an en 2050, soit 56 % de la consommation prévue à cette date. Un niveau très supérieur à celui retenu par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie), qui n’en prévoit que 250 TWh.
L’éolien : une puissance considérable encore sous-exploitée
Un potentiel offshore immense
Selon le Global Wind Energy Council, la France pourrait théoriquement installer :
Avec un facteur de charge de 40 %, cela représenterait 1 575 TWh/an, soit 4 fois la consommation française actuelle.
Avec une approche plus réaliste, la France vise :
Une filière qui décolle lentement
La puissance installée actuelle n’est que de 1,5 GW, provenant notamment de Saint-Nazaire, Fécamp et Saint-Brieuc, soit 5 % de la capacité offshore européenne.
Avec les projets déjà attribués, la France dépasse désormais 5 GW, mais reste derrière :
Objectifs nationaux et nouvelles technologies
Le « Pacte pour l’éolien en mer » fixe :
L’éolien flottant, adapté aux fonds profonds du golfe du Lion et de Bretagne Sud, constitue un véritable atout stratégique.
La Chine déploie ses turbines flottantes Qihang 20 MW, capables de produire 68 millions de kWh/an.
La France travaille sur le projet HT-20MW, visant des machines équivalentes d’ici 2030. Avec ces technologies, la production française offshore pourrait atteindre 180 TWh/an en 2050, soit 28 % de la consommation prévue.
L'éolien terrestre
Actuellement : 43 TWh/an.
Objectif 2050 : 80 TWh/an.
Un potentiel éolien total de 280 TWh en 2050. Soit 43 % de la consommation prévue.
Hydraulique et énergies marines : un socle solide et innovant
Hydroélectricité
Aujourd’hui : 70 TWh/an, soit 15 % de la consommation.
Potentiel supplémentaire : 12 TWh, via modernisation et nouveaux ouvrages.
L'énergie osmotique : une révolution discrète mais prometteuse
Cette énergie exploite la différence de salinité entre eau douce et eau salée.
Potentiel français : 14 TWh/an.
Un projet pilote innovant, porté par Sweetch Energy, la CNR et EDF Hydro, fonctionne à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
Une installation de grande ampleur est envisagée, utilisant des membranes biosourcées INOD, pour produire 4 TWh/an, soit la consommation d’Aix-Marseille (2 millions d’habitants).
Hydroliennes et houle
Potentiel estimé pour 2050 : 15 TWh/an, sans compter les améliorations technologiques à venir.
Un total hydraulique & marin de 109 TWh/an en 2050
Un total renouvelable de 724 TWh/an : plus que la consommation prévue en 2050
En agrégeant solaire, éolien, hydraulique et énergies marines, on obtient : 724 TWh/an, soit davantage que la consommation prévue (645 TWh/an).
Les ENR pourraient donc, en théorie, couvrir entièrement la demande française en 2050.
Coûts de production : la dynamique favorable des renouvelables
Des baisses spectaculaires du LCOE (coût actualisé de l’énergie)
Et cette baisse continuera.
Projections pour 2050
Les renouvelables deviendront donc les sources d’énergie les moins chères.
Comparaison avec le nucléaire
Selon la Cour des Comptes :
Le défi incontournable : le stockage de l’électricité
La France dispose de 7 GW de stockage, principalement des STEP.
Objectifs :
Coût estimé : 50 milliards d’euros.
Un investissement indispensable pour gérer un système fortement renouvelable.
La place du nucléaire dans le mix futur
Les nouveaux EPR2
La France prévoit la construction de 6 EPR2, pour un coût d’environ 60 milliards d’euros, mise en service vers 2035 :
8 autres EPR pourraient s’ajouter avant 2050.
Production totale : 182 TWh/an.
Arrêts de réacteurs
Une quinzaine de réacteurs anciens devront être démantelés d’ici 2050, retirant 130 TWh/an.
Balance nucléaire nette
La production nucléaire atteindrait 443 TWh/an en 2050, soit 69 % de la consommation.
Un mix gagnant : nucléaire + renouvelables
Le « solde » manquant — 202 TWh/an — sera aisément couvert par les renouvelables, qui disposent de marges bien supérieures.
Dans ce scénario :
La France disposerait d’un excédent de 520 TWh décarbonés, utile pour répondre à la demande européenne, appelée à doubler pour atteindre 6000 TWh/an en 2050.
Conclusion : sortir de l’opposition stérile entre nucléaire et renouvelables
Le proverbe dit : « La mariée n’est jamais trop belle ».
La France bénéficie :
Face à l’urgence climatique, nous devons cesser d’opposer nucléaire et renouvelables : les deux sont indispensables, complémentaires, et capables ensemble d’assurer un avenir énergétique décarboné, souverain et dynamique pour notre pays.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com