Après une longue attente, je viens de vendre ma grande et vieille maison.
Avec l’argent de cette vente, nous avons pris la décision avec mon épouse de construire une maison du futur qui sera totalement autonome 365 jours par an.
À terme, elle ne sera connectée à aucun réseau public : que ce soit le réseau d’électricité, le réseau de gaz ou le réseau d’eau. Seule une fibre optique nous reliera au reste du monde.
Dans une phase ultérieure, elle sera connectée au « smart-grid » local pour fournir de l’électricité à mes voisins et autres habitants des communes voisines quand le soleil ou le vent m’en fourniront en trop grande quantité
Pour cela, il va nous falloir affronter plusieurs défis et résoudre de nombreux problèmes.
Le premier défi sera financier puisqu’il me faudra réaliser ce projet exaltant en ne dépensant que le capital apporté par la vente de ma maison. Ce cadre strict m’obligera à trouver les voies les plus pertinentes et les moins onéreuses. Cette nécessaire discipline est la seule qui me permettra, quand la fiabilité de ma démarche sera prouvée, de pouvoir dire à d’autres volontaires : « vous pouvez y aller. Voici les résultats et le coût réel du kilowatt utilisé ».
Pour conduire cette expérimentation, je dispose, accolé à ma future maison, d’un grand terrain de 2 ha sur lequel je réserverai quelques milliers de mètres carrés pour accueillir gratuitement les laboratoires et les start-up qui voudront y expérimenter dans des conditions expérimentales strictes tous les prototypes qui auraient pour finalité de transformer l’énergie du soleil en kilowattheure.
Une attention particulière sera portée à tous ceux qui proposeront des solutions peu onéreuses et non dangereuses de stockage de ces énergies renouvelables.
Mon but serait de disposer en permanence d’un stock d’énergie représentant six mois des besoins énergétiques globaux de notre maison, y compris les besoins en énergie de nos voitures, électrique ou à hydrogène, et les besoins en énergie de tous mes matériels (tracteurs, tondeuse, etc…).
Nous nous fixons comme objectif qu’à échéance de cinq ans (2020), hormis le gaz carbonique produit par nos propres corps, nous ne soyons plus émetteurs (que ce soit pour nos déplacements, notre chauffage et tous nos appareils) d’un seul gramme de CO².
Pour atteindre cet objectif, j’analyse depuis plusieurs années toutes les voies, nombreuses, de stockage de l’énergie.
Celle qui me semble la plus prometteuse et la plus naturelle (mais peut-être suis-je dans l’erreur ?) est celle qui passe par l’hydrogène.
Cet hydrogène (H²) est obtenu par l’hydrolyse de l’eau. L’énergie nécessaire à cette hydrolyse étant obtenue par le soleil ou le vent. Mais à l’encontre de ce qui est réalisé par les grandes compagnies spécialisées, je ne veux pas stocker cet hydrogène sous haute pression (600 ou 700 bars), car malgré de nombreuses dénégations, ce stockage n’est pas sans danger.
Je préfère suivre des voies moins dangereuses telles que les hydrures ou plus naturelles comme l’acide formique.
Pour le moment, c’est cette voie de l’acide formique qui me semble être la plus prometteuse mais aussi à terme la plus économique. L’acide formique (ainsi appelé parce qu’il est produit par la fourmi) (HCOOH) est obtenu par électro réduction du CO². Pour être plus compréhensible nous pourrions dire que l’acide formique résulte de l’addition de dihydrogène(H²) et de gaz carbonique (CO²), deux éléments essentiels qui se trouvent en grande quantité dans le proche environnement de chaque être humain.
Cet acide formique qui se présente sous forme d’un liquide n’est pas plus dangereux que l’acide acétique (vinaigre). Il peut être stocké pendant des mois en conditions normales de pression et de température sans se dégrader.
Quand le soleil ou le vent ne sera pas au rendez-vous pour fournir en énergie les batteries tampon, des piles à combustible (PAC) compatibles puiseront de l’acide formique dans le stock pour en soustraire l’hydrogène et fabriquer de l’électricité.
J’ai déjà trouvé le partenaire (EPFL -Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) qui, dans quelques mois, disposera d’une pile à combustible opérationnelle pour fabriquer de l’électricité à partir de l’acide formique.
Je recherche actuellement un ou plusieurs partenaires (Laboratoires ou Start-Up) qui disposeraient de prototypes à expérimenter qui me permettraient de fabriquer chaque année dans les meilleures conditions économiques et de sécurité de l’acide formique en partant du soleil ou du vent.
Si vous appartenez à l’un de ces laboratoires ou start-up qui serait intéressé pour participer à ces expérimentations, n’ayez aucune hésitation : appelez-moi sur le 06 60 600 700 ou envoyez-moi un mail : tregouet@gmail.com
Régulièrement, j’informerai les lecteurs de RT Flash de l’état d’avancement de mon projet. Hormis ce que les laboratoires ou start-up partenaires auraient protégé par des brevets et voudraient conserver à un niveau strictement confidentiel, je publierai tous les détails de mes installations. Je mettrai également en ligne tous les résultats des mesures qui seront régulièrement faites tout au long des processus ainsi que les diverses dépenses.
Joël de Rosnay, scientifique mondialement connu, prospectiviste et écrivain, que je rencontre régulièrement depuis plus de 20 ans, m’a dit être enthousiasmé par mon projet et a même ajouté « Je rêve de faire la même chose ». Les conseils de cet homme qui éclaire l’avenir avec perspicacité depuis des décennies me seront très précieux pour ne pas m’engager dans des voies sans issue.
À ma connaissance, aucun particulier n’a encore réalisé en France (l’autorisation, pour un particulier d’utiliser lui-même l’électricité qu’il produit est récente) une maison totalement autonome comme celle que je veux réaliser. Si je me trompe et si vous connaissez déjà une réalisation de même nature, merci de me transmettre ses coordonnées pour que je puisse prendre contact avec son réalisateur. Nous trouverions beaucoup plus facilement la voie la plus pertinente si nous étions plusieurs à tendre vers le même but.
J’ai la conviction que, dans moins de 20 ans, nombreux seront les Français et plus globalement nos contemporains résidant dans le monde rural qui voudront réaliser leur maison autonome et robotisée telle que celle que je veux édifier.
Certes, la voie que nous allons devoir suivre sera semée d’obstacles car il va nous falloir résoudre de nombreux problèmes mais l’aventure est passionnante car nous savons qu’elle va nous permettre d’entrer dans un monde nouveau.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat