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Première détection d'oxygène moléculaire dans une autre galaxie

Le dioxygène (ou O2) est une molécule-clé dans les processus biologique, car il permet la respiration cellulaire. Il est abondant sur notre planète mais dès qu'on s'en éloigne, il est très difficile à identifier dans la Voie lactée et les galaxies plus lointaines. L'oxygène est pourtant le troisième élément le plus abondant dans l'Univers mais l'atmosphère terrestre masque en partie sa signature et d'autres processus physiques pourraient "capturer" les molécules d'O2 et empêcher leur détection.

Depuis la Terre, les quasars ont l'apparence d'étoiles, d'où leur nom de "radiosource quasi stellaire". Il s'agit en fait de galaxies très énergétiques dont le noyau actif est la demeure d'un trou noir supermassif. Ou même de deux trous noirs, comme c'est sans doute le cas pour Markarian 231. Ce quasar situé à 581 millions d'années-lumière de la Terre, est le plus proche de nous, et en son cœur dansent deux trous noirs, l'un d'une masse de 150 millions de masses solaires et l'autre de 4 millions.

C'est en scrutant Markarian 231, à l'aide de deux radiotélescopes en France et en Allemagne, que des astrophysiciens Chinois ont identifié la trace de molécules de dioxygène. C'est la première fois que cette molécule est identifiée en dehors de la Voie lactée et elle n'avait été entraperçue qu'à deux occasions dans notre galaxie, dans deux nébuleuses où des étoiles se forment à un taux élevé. Les spécialistes estiment que la pénurie d'oxygène interstellaire s'explique par le fait que cet élément est piégé sous forme de glace d'eau accrochée à de minuscules particules de poussières.

Mais dans les nébuleuses comme dans le quasar qui produit des étoiles à un taux effarant (plus de 700 masses solaires par an contre 1 pour la Voie lactée), l'énergie des nouvelles étoiles pourrait briser cette glace d'eau et libérer les atomes qui auraient alors la liberté de se lier pour former du dioxygène. Au cours de leurs observations, les auteurs ont repéré dans la périphérie du disque du quasar des concentrations d'oxygène 100 fois plus importantes que dans la nébuleuse d'Orion, un des deux nuages de la Voie lactée où le gaz avait été identifié. Cet O2 libéré dans le quasar pourrait contribuer à le maintenir en activité : le rayonnement émis par l'oxygène contribue à refroidir le gaz environnant qui peut alors s'effondrer pour former encore plus de nouvelles étoiles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AJ

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