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De nouveaux matériaux pour stocker les gaz industriels inflammables

Une équipe de recherche internationale impliquant le CNRS, Air Liquide et l’Université de Kyoto (Japon), vient de mettre en évidence les capacités très prometteuses d’une nouvelle famille de matériaux pour le stockage de gaz inflammables tel que l’acétylène. Nanoporeux et flexibles, ces matériaux peuvent être modifiés pour améliorer l’adsorption de petites molécules dans des conditions de température et de pression adaptées au secteur industriel.

Comment stocker plus, et mieux ? C’est ce qui résume le défi du transport et de l’utilisation des gaz inflammables. Pour des raisons de sécurité industrielle, ils doivent être manipulés dans des conditions de température et de pression données qui ne permettent pas des cycles de stockage et relargage optimaux. Les matériaux poreux existants peuvent faciliter la capture de certains gaz, mais leur grande affinité pour ces molécules complique leur libération : une quantité importante de gaz reste toujours piégée dans le matériau hôte.

Des scientifiques viennent de mettre en évidence que de nouveaux matériaux brevetés pourraient apporter une solution, en établissant leur capacité à capter et libérer de l’acétylène. Pour un volume donné, ils permettent de stocker et relarguer 90 fois plus d’acétylène. Lors de cette étape, il est même possible de récupérer 77 % du gaz stocké dans une bouteille — largement plus qu’avec les matériaux poreux existants. Et cela aux conditions de température et de pression imposées par l’industrie.

Ces matériaux appartiennent à la famille des MOFs (pour Metal–Organic Frameworks, ou réseaux métallo-organiques en français) qui forment des structures cristallines nanoporeuses. Les MOFs étudiés au cours de ces travaux ont la particularité d’être flexibles, et de proposer ainsi deux états : « ouverts » et « fermés », facilitant le stockage et le largage du gaz, respectivement. Ils peuvent en outre être modifiés pour contrôler de manière très fine la pression de stockage-relargage, et donc être adaptés à différentes contraintes industrielles.

À partir de ces résultats, l’équipe de recherche envisage de tester de nouvelles modifications pour conférer à ces MOFs flexibles de nouvelles propriétés, pour faciliter le captage du CO2, du méthane ou de l’hydrogène par exemple. Faire décroître le coût de ces nouveaux matériaux reste un objectif majeur afin de développer des applications industrielles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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