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La lune glacée de Jupiter cacherait un océan

Il y aurait de l'eau salée sous la surface de Ganymède. C'est du moins la conviction d'une équipe d'astrophysiciens américains, fondée sur l'analyse de données concernant cette lune de Jupiter, expédiées par la sonde américaine Galileo. Un joli cadeau d'anniversaire alors que l'«envoyé spatial» vient de boucler sa cinquième année dans la banlieue de Jupiter. La Rolls des sondes, lancée en 1989, a déjà fait vingt-huit fois le tour de la géante gazeuse et réalisé plusieurs survols rapprochés, à quelques centaines de kilomètres, des satellites joviens: la sulfureuse Io, le corps le plus volcanique du système solaire; Europe, qui semble recéler un océan sous sa couche de glace; la boutonneuse Callisto, criblée de cratères formés par la chute de météorites. Et l'énigmatique Ganymède, la plus grosse lune du système solaire (plus volumineuse que la planète Mercure), dont la surface tourmentée, et abondamment cratérisée - signe de son ancienneté -, demeurait mystérieuse. Notamment en raison de vastes structures laissant supposer une formidable activité tectonique. D'où l'intérêt de l'analyse croisée, présentée cette semaine à San Francisco, des données obtenues par Galileo sur le champ magnétique de la planète, de celles de son spectromètre infrarouge sur les matériaux de surface et des images très précises prises lors d'un survol à 800 kilomètres, en mai. L'équipe de Margaret Kivelson (Université de Californie à Los Angeles), responsable du magnétomètre, s'est ainsi persuadée que Ganymède est couverte d'une croûte gelée pleine d'eau et, surtout, qu'une couche d'eau liquide et salée d'environ 1,6 kilomètre se cache sous 160 kilomètres de rochers et de glaces. Réchauffé, aux environs de 9° C, par le coeur radioactif de Ganymède, cet «océan» souterrain, et ses pulsations dues à la puissante magnétosphère de Jupiter, pourrait expliquer certaines particularités du champ magnétique du satellite. Quant aux structures observées à la surface - plissements, crevasses, longs «rubans» ressemblant à des coulées glaciaires -, elles pourraient provenir des soubresauts de l'océan souterrain et non d'un volcanisme ancien comme on le pensait jusqu'à présent. La Nasa étudie un projet de mission audacieux, consistant à déposer sur Europe un robot capable de forer la couche glacée jusqu'à cet océan.

Libération :

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20001221jeuzc.html

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