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Cancer : des nanoparticules fluorescentes pour traquer les métastases

Les nanoparticules lipidiques sont considérées comme d’excellents candidats pour délivrer des médicaments, notamment pour traiter les cancers. En effet, ces vecteurs présentent une faible toxicité, sont biodégradables et permettent facilement d’encapsuler des composés actifs à visée thérapeutique.

Toutefois, leur application médicale reste pour le moment très limitée car il existe peu de moyens – après leur administration dans un organisme vivant – pour s’assurer de leur intégrité jusqu’à ce qu’elles aient atteint leur cible, par exemple une tumeur, et y délivrent leur contenu.

Les équipes de J. Goetz (Unité Inserm 1109), d’A. Klymchenko (UMR CNRS 7213) et de N. Anton (UMR CNRS 7199) à Strasbourg se sont associées pour développer des nanoparticules lipidiques, d’environ 100 nm de diamètre, contenant deux types de molécules fluorescentes très brillantes et capables d’effectuer un phénomène physique classique de transfert de fluorescence entre elles. Ce qui signifie que, tant que les molécules fluorescentes sont à l’intérieur de la capsule à proximité les unes des autres, le transfert « lumineux » s’effectue et est quantifiable.

De façon ingénieuse les chercheurs ont l’idée de mesurer ce transfert de fluorescence, sa diminution signifiant que la capsule est en cours de désintégration. Ils peuvent ainsi suivre en temps réel l’intégrité et la désintégration des nanoparticules.

Ces nanoparticules ont été injectées dans la circulation de souris saines ou porteuses de tumeurs et leur intégrité mesurée par fluorescence. Les mesures montrent que les nanoparticules restent intactes à 93 % dans la circulation sanguine jusqu’à 6 heures après injection. Par ailleurs, ils ont constaté que les nanoparticules créées possèdent des propriétés qui leur permettent de cibler très rapidement et efficacement une tumeur : 77 % d’entre elles y sont intactes après 2 heures. De manière intéressante, ces nanoparticules se désintègrent ensuite rapidement au sein de la tumeur pour atteindre 40 % de particules intactes après 6 heures.

Ces résultats montrent que les particules lipidiques développées par les chercheurs alsaciens constituent des objets remarquablement stables dans la circulation sanguine. Celles-ci sont ensuite rapidement désintégrées au sein d’une tumeur, leur cible. Ces travaux permettent d’envisager l’encapsulation de composés actifs destinés à enrayer la progression et la dissémination d’un foyer tumoral.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Direct

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