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La Terre entre effet de serre et syndrome de réfrigérateur

Si le réchauffement du climat inquiète de plus en plus les scientifiques, c'est que la Terre risque de connaître un phénomène bien connu de tous : lorsqu'on dégivre un réfrigérateur, la glace donne d'abord l'impression de ne pas fondre, puis elle se détache brusquement des parois. Pour Nicole Petit-Maire, grande spécialiste française de paléoclimatologie, cette image reflète un danger réel car, souligne-t-elle, si un "frigo" risque tout juste d'inonder un peu la cuisine, la fonte des glaciers de la Terre, qui pourrait bien se produire un jour selon ce scénario, entraînerait une véritable catastrophe. La présidente du Comité national français de l'Union internationale pour la recherche sur le quaternaire (CNF-INQUA), a fait part de son inquiétude. Ces cartes, élaborées sous la coordination de Mme Petit-Maire - et par ailleurs disponibles gratuitement auprès de l'ANDRA, notamment pour les écoles -, sont destinées à mieux appréhender l'évolution du milieu géologique, en prévision d'enfouissements de déchets radioactifs. "En raison de la pollution atmosphérique due aux activités humaines, explique la scientifique, le climat terrestre change incontestablement. Depuis une quarantaine d'années, des anomalies comme les tempêtes qui ont frappé en décembre la France sont de plus en plus violentes et fréquentes." "Certes, poursuit Mme Petit-Maire, une tempête ne veut rien dire. Mais les cyclones se manifestent de plus en en dehors des zones tropicales, alors qu'ils ne devraient toucher normalement que lorsqu'il fait 27C. Le climat, qui était en équilibre depuis deux mille ans, se cherche un nouvel équilibre." Les coupables ? Les gaz à effet de serre, le méthane et, surtout, le gaz carbonique. "L'effet de serre, insiste Mme Petit-Maire, est en soi un phénomène naturel utile. C'est grâce à lui que la température moyenne atteint sur la Terre 15 degrés, alors qu'elle serait autrement de moins 18 degrés. Le bouleversement vient de l'effet de serre additionnel." Grâce à l'examen des "archives" climatiques que constituent les bulles d'air piégées dans les glaces antarctiques, la science connaît aujourd'hui dans le détail l'évolution du climat de ces 420.000 dernières années, marquée par une alternance de périodes glaciaires et interglaciaires (dont la nôtre). Les deux cartes présentent l'environnement de la France dans deux périodes cruciales: celle d'il y a 18.000, correspondant au dernier maximum glaciaire, avec des températures moyennes inférieures de 4,5C par rapport à aujourd'hui, et celle d'il y a 8.000 ans, correspondant à l'optimum climatique de l'holocène (dernière période du quartenaire), avec des températures de 2 degrés supérieures aux actuelles. A peine plus de sept degrés en température moyenne séparent donc ces deux "photographies" de la France d'autrefois, mais les différences sont bouleversantes : toundra aride et steppes d'un côté, végétation diversifiée et forêts de l'autre... "Depuis le début du siècle, relève la scientifique, la température moyenne a augmenté d'un degré sur les continents et de 0,6 degré sur les océans. Lorsqu'on voit sur nos cartes les bouleversements écologiques provoquées par une si petite différence de températures, on peut se rendre compte que, sans modifier profondément sa façon d'agir, l'homme risque d'aller vers la catastrophe. Le premier biberon réchauffé, c'est la première contribution de chaque bébé à la pollution de l'atmosphère..."

AFP : http://www.actualinfo.com/fr/sciences/depeche.cfm?depeche_Index=175603&cat=14&f=0

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