Les supercalculateurs sont au monde scientifique ce que les grands systèmes sont aux applications de gestion. Ils ont jusqu'à présent été réservés aux domaines scientifiques les plus pointus : énergie, nucléaire civil et militaire, aéronautique et spatial, recherche en aérodynamique, etc. Mais ces monstres ne sont pas faciles à dompter. Les logiciels applicatifs, les codes », en jargon scientifique, sont généralement écrits pour l'équipe de recherche qui va les utiliser et pour la machine qui les déroulera. Autrement dit sur mesure ! Cette haute couture informatique a un prix : les machines seules coûtent au bas mot 15 millions de francs. Pour fonctionner, elles nécessitent des espaces dédiés, climatisés, surveillés. Mais grâce à l'évolution technologique la consommation électrique des supercalculateurs a été divisée par dix, les systèmes de refroidissement ont pu être allégés, et les coûts ont été divisés par dix. En abaissant le prix d'entrée à moins de 3 millions de francs pour une machine biprocesseur, cette technologie devrait susciter de nouvelles applications, notamment en simulation financière, gestion de portefeuille, etc. ». Autant d'applications qui n'avaient pas accès à la puissance des supercalculateurs jusque-là.
(La Tribune/18/06/98).
