Une étude menée par l'University College London a montré que si le tabac a de nombreux effets nocifs sur la santé, notamment cérébrale, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Elle montre que les personnes qui ont arrêté de fumer à la cinquantaine voient leurs capacités cognitives diminuer beaucoup moins vite que les fumeurs. Pour évaluer les fonctions cognitives des anciens fumeurs, les chercheurs ont réuni 9.436 personnes âgées de 40 ans et plus provenant de 12 pays. Leur moyenne d’âge était de 58 ans. Ils ont comparé les performances aux tests cognitifs des personnes ayant arrêté de fumer tard dans la vie à celles de fumeurs. Résultat : au cours des six années suivant l’arrêt du tabac, les anciens fumeurs ayant mis un terme à leur mauvaise habitude vers la cinquantaine affichaient un déclin cognitif moins important que ceux qui fumaient toujours. Dans le détail, le déclin de la fluidité verbale était réduit de moitié, tandis que celui de la mémoire affichait un ralentissement de 20 %.
« Concrètement, cela signifie qu'avec chaque année de vieillissement, les personnes ayant arrêté de fumer présentaient trois à quatre mois de déclin de la mémoire et six mois de déclin de la fluidité verbale en moins par rapport à celles ayant continué à fumer », expliquent les auteurs. « Un déclin cognitif plus lent est associé à un risque moindre de démence. Ces résultats viennent étayer les données suggérant que l'arrêt du tabac pourrait être une stratégie préventive contre la maladie », précise le co-auteur professeur Andrew Steptoe.
« Notre étude suggère que cesser de fumer peut aider les gens à maintenir une meilleure santé cognitive à long terme, même lorsque nous avons 50 ans ou plus lorsque nous arrêtons », souligne l'auteure principale, le Dr Mikaela Bloomberg. « Nous savons déjà qu'arrêter de fumer, même plus tard dans la vie, s'accompagne souvent d'une amélioration de la santé physique et du bien-être. Il semble que, pour notre santé cognitive aussi, il n'est jamais trop tard pour arrêter ». La spécialiste ajoute que ces résultats sont d’autant plus importants que les fumeurs âgés sont moins susceptibles d'essayer d'arrêter de fumer que les jeunes. « Et pourtant, ils subissent les méfaits du tabac de manière disproportionnée. Les preuves démontrant que l'arrêt du tabac peut favoriser la santé cognitive pourraient constituer une nouvelle motivation convaincante pour ce groupe », conclut l’experte.
The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/lanhl/article/PIIS2666-7568(25)00072-8/fulltext