Recevoir un vaccin contre le Covid-19 juste après un diagnostic de cancer pourrait bien offrir une espérance de survie supplémentaire. Des chercheurs de l’Université de Floride et du Centre de cancérologie MD Anderson de l’Université du Texas ont en effet observé que les patients souffrant d'un cancer du poumon ou de la peau et vaccinés dans les 100 jours suivant le début de leur immunothérapie vivaient nettement plus longtemps que ceux qui ne l’étaient pas. Présentée au Congrès de la Société européenne d’oncologie médicale, cette étude repose sur l’analyse des dossiers de plus de 1000 patients. Selon les scientifiques, cette découverte pourrait marquer une étape majeure vers le développement d’un vaccin universel contre le cancer.
Pour le Docteur Elias Sayour, principal auteur de l'étude, le résultat de ses recherches pourrait révolutionner l'ensemble du domaine des soins oncologiques. Ce spécialiste imagine déjà un futur vaccin capable de « mobiliser et réinitialiser la réponse immunitaire », une avancée qui pourrait transformer la prise en charge du cancer. Les chercheurs se sont appuyés sur 8 années d’expérimentations combinant nanoparticules lipidiques et ARNm. Leur objectif : stimuler les défenses immunitaires sans cibler une protéine tumorale précise. En d’autres termes, pousser le corps à réagir face au cancer comme il le ferait contre un virus. L’étude a révélé des chiffres frappants. Chez les 180 patients atteints d’un cancer du poumon avancé ayant reçu un vaccin contre le Covid-19 dans les 100 jours précédant ou suivant le début du traitement, la survie médiane est passée de 20,6 mois à 37,3 mois. Pour les patients atteints de mélanome métastatique, elle est passée de 26,7 mois à une fourchette de 30 à 40 mois.
Selon le Docteur Sayour, les effets les plus spectaculaires ont été constatés chez des malades dont les tumeurs répondaient mal à l’immunothérapie. Par ailleurs, ils ont aussi constaté que les vaccins non basés sur l’ARNm, comme ceux contre la grippe ou la pneumonie, n’ont montré aucun effet comparable. Pour confirmer ces observations, une nouvelle étude clinique sera menée via un réseau de recherche regroupant des hôpitaux dans plusieurs États américains, afin de « transférer les découvertes du milieu universitaire vers le monde réel et les lieux où les patients reçoivent des soins » soulignent les experts. En attendant, le Docteur Elias Sayour poursuit ses recherches et explore désormais la possibilité de concevoir un vaccin à ARNm non spécifique encore plus performant et qui pourrait cibler d'autres types de cancer.
Science Daily : https://www.sciencedaily.com/releases/2025/10/251019120503.htm