Des chercheurs de l'université de Cambridge dirigés par le Professeur Oren Scherman ont développé un matériau qui peut ressentir de minuscules changements au sein du corps, comme lors d'une évasion d'arthrite et libérer des médicaments exactement où et quand ils sont nécessaires. Le matériau spongieux peut être chargé de médicaments anti-inflammatoires qui sont libérés en réponse à de petits changements de pH dans le corps. Lors d'une poussée d'arthrite, une articulation devient enflammée et légèrement plus acide que les tissus environnants.
Ce matériau a été conçu pour répondre à ce changement naturel de PH. À mesure que l'acidité augmente, le matériau devient plus doux et plus semblable à la gelée, déclenchant la libération de molécules de médicament qui peuvent être encapsulées dans sa structure. Étant donné que le matériau est conçu pour répondre uniquement dans une plage de pH étroite, ces médicaments pourraient être libérés précisément où et quand ils sont nécessaires, réduisant potentiellement les effets secondaires.
S'il est utilisé comme cartilage artificiel dans les articulations arthritiques, cette approche pourrait permettre le traitement continu de l'arthrite, améliorant l'efficacité des médicaments pour soulager la douleur et lutter contre l'inflammation. Il s'agit d'un réel progrès, quand on sait que l'arthrite affecte plus plus de 600 millions de personnes. Le matériau développé par l'équipe de Cambridge utilise des réticulations spécialement conçues et réversibles dans un réseau polymère. C'est la réactivité de ces liens aux changements dans les niveaux d'acidité qui confère au matériau des propriétés mécaniques très précises.
Contrairement à de nombreux systèmes d'administration de médicaments qui nécessitent des déclencheurs externes tels que la chaleur ou la lumière, celui-ci est alimenté par la propre chimie du corps. Cette nouvelle approche chimique pourrait ouvrir la voie à des traitements d'arthrite plus durables et ciblés qui réagissent automatiquement aux poussées, augmentant l'efficacité thérapeutique, tout en réduisant les effets secondaires nocifs. Selon ces chercheurs, cette approche pourrait être adaptée à une large gamme de pathologies, en affinant la chimie du matériau. « C'est une approche très flexible, nous pourrions donc en théorie intégrer à la fois des médicaments à action rapide et à action lente, et avoir un seul traitement qui dure des jours, des semaines ou même des mois », souligne Stephen O'Neill qui a participé à ces recherches.
University of Cambridge : https://www.cam.ac.uk/research/news/artificial-cartilage-could-improve-arthritis-treatment