C'est un traitement qui porte un solide espoir dans la lutte contre le cancer le plus fréquent en France. La radiothérapie interne vectorisée, déjà utilisée contre des cancers de la thyroïde, est désormais utilisée, au CHU de Nantes, contre le cancer de la prostate, qui représente 50 000 nouveaux cas chaque année, et 8 000 décès tous les ans.
Surtout appliqué, pour le moment, aux cas les plus graves, ce traitement est aussi testé sur des patients moins atteints par la maladie. « L'idée est d'amener le rayonnement, la radiothérapie au plus près de la cellule tumorale pour la détruire, et non pas les tissus adjacents autour ». Pour comprendre comment cela fonctionne, il faut imaginer une fusée à deux étages. Il y a d'abord la tête chercheuse qui trouve les cellules tumorales, puis la bombe qui les élimine. « Ce médicament est très particulier parce qu'il ne va justement aller que sur ce récepteur. Il faut imaginer l'analogie d'une serrure et d'une clé. Donc en gros, le traitement qu'on va injecter, il va parcourir l'ensemble du réseau de l'organisme, chercher la cible qui l'intéresse, les cellules tumorales, se fixer dessus. Et ce n'est qu'à ce moment-là que le rayonnement va agir », explique Matthieu Barbaud, médecin nucléaire au CHU de Nantes.
Le traitement est simple : une injection toutes les six semaines. « Les résultats à l'heure actuelle sont assez incroyables », se félicite Matthieu Barbaud. « Ce sont des résultats qu'on n'avait pas obtenus à ce stade-là de la maladie actuellement, avec vraiment une amélioration de la qualité de vie des patients, une amélioration de leur espérance de vie. Actuellement, c'est le meilleur traitement à ce stade de la maladie ». Pour l'instant, le traitement est réservé aux cas les plus graves, mais des essais cliniques sont menés sur des patients moins atteints. Si les résultats sont bons, cette radiothérapie pointue pourra être développée, à condition d'y mettre les moyens...
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash