Une étude britannique réalisée par le centre de surveillance de l'Antarctique de Cambridge vient de montrer que l’Antarctique fond de manière irréversible. Même en limitant le réchauffement de la planète à 1,5 degré, comme le prévoit l’Accord de Paris, la banquise fondra dans cette partie du globe. Le postulat de base est clair : « Nous constatons qu’un réchauffement rapide des océans, environ trois fois plus rapide que le taux historique, est susceptible de se produire au cours du XXIe siècle, avec des augmentations généralisées de la fonte des plateaux glaciaires, y compris dans des régions cruciales pour la stabilité de la calotte glaciaire », arguent les scientifiques dans cette étude. Pour mener à bien ces travaux, les scientifiques ont étudié l’état des glaciers en Antarctique au niveau de la mer d’Amundsen. Ils ont établi plusieurs projections : le scénario le plus pessimiste en matière d’utilisation des combustibles fossiles, mais aussi le scénario le plus optimiste, ainsi que les scénarios intermédiaires.
Les auteurs de l'étude rappellent que limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C est désormais considéré comme improbable compte tenu des niveaux actuels de réchauffement. Ainsi, ils sont parvenus à la conclusion que tous les scénarios montrent un réchauffement futur important et généralisé de la mer d’Amundsen et une fonte accrue de ses plateaux de glace. Même en respectant « les objectifs les plus ambitieux de l’Accord de Paris », et avec « l’atténuation des gaz à effet de serre », cela n’aurait qu’un effet limité pour prévenir le réchauffement des océans. Celui-ci pourrait donc conduire « à l’effondrement de l’inlandsis de l’Antarctique occidental ». Comprendre : la fonte de la banquise en Antarctique. « Nous constatons que les conditions océaniques de la mer d'Amundsen en 2100 pourraient être jusqu'à 2°C plus chaudes que les températures préindustrielles. Pour les masses d'eau de l'Antarctique, une augmentation de 2°C est frappante ».
Les scientifiques rappellent que cette étude ne remet pas en cause l’importance d’atténuer et de limiter le réchauffement climatique. « Cependant, l’adaptation devrait maintenant être considérée plus sérieusement comme une priorité dans la réponse mondiale à l’élévation du niveau de la mer. […] Les décideurs politiques doivent se préparer à une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des siècles à venir. La variabilité interne du climat, que nous ne pouvons ni prévoir ni contrôler, pourrait être le facteur décisif du taux de perte de glace au cours de cette période », déclarent-ils.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash