Des chercheurs de l’Université d'État de Washington identifient dans des cellules de la bouche des biomarqueurs de la polyarthrite rhumatoïde qui pourraient permettre de diagnostiquer très tôt la maladie et de commencer le traitement bien avant les premiers symptômes. L’étude, publiée dans Scientific Reports, suggère le développement dans un avenir proche d’un test de dépistage par écouvillonnage "de joue".
La polyarthrite n’est pas une maladie rare, elle touche entre 0,3 et 0,7 % de la population, avec une incidence en France d’environ 9 nouveaux cas par an pour 100.000 habitants. Cette maladie inflammatoire chronique évolutive entraîne de sévères effets fonctionnels et psychologiques. Pouvoir dépister les personnes les plus susceptibles de développer la maladie, et pouvoir les traiter de manière précoce, permettrait de réduire le fardeau de la maladie, pour les patients comme pour la société.
L’équipe de Michael Skinner, chercheur à la Washington State University, identifie ici un ensemble d'épimutations spécifiques de la maladie, dans des cellules buccales de 2 cohortes de patientes d’origines ethniques différentes, atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Dans chaque cohorte, environ la moitié des patientes souffraient de polyarthrite rhumatoïde, l'autre moitié formant un groupe témoin, ce qui a permis aux chercheurs de comparer l'épigénome. L’épigénome est constitué de facteurs chimiques qui peuvent modifier le génome et modifier son expression.
L’analyse a permis d’identifier des modifications épigénétiques dans des zones de méthylation de l'ADN, chez les patientes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ; présents dans les 2 cohortes, ces biomarqueurs identifiés ont été interprétés comme "un signal fort de la maladie". Selon cette étude, ces nouvelles données suggèrent qu’il serait possible de développer un test diagnostique relativement non invasif d'écouvillonnage "de joue", pour dépister la maladie. L'objectif à terme est d'identifier les personnes plus vulnérables 10 ans avant que la maladie ne se développe, afin de pouvoir proposer aux patients des traitements préventifs qui permettent de bloquer l'évolution de la maladie.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash