Les métaux dits biologiques sont nécessaires à la vie. Les bactéries pathogènes développent des systèmes élaborés pour pallier la faible concentration de ces métaux essentiels dans leur environnement, en particulier à l’intérieur d’un hôte. A cet égard, le cas du fer est bien connu et, chez certaines bactéries, on observe la production de molécules appelées sidérophores qui captent spécifiquement le fer dans le milieu naturel.
Les chercheurs ont identifié un nouveau piège à métaux produit chez la bactérie Staphylococcus aureus et baptisé staphylopine. Les chercheurs du CEA, du CNRS et d’Aix‐Marseille Université, à Cadarache12 (Bouches‐du‐Rhône) et de l’INRA3, en collaboration avec l'Université de Pau4 (Pyrénées‐Atlantiques), et l’Université d’Umeå en Suède, ont mis en évidence le rôle des acteurs principaux qui permettent à ce pathogène d’incorporer un large panel de métaux essentiels, présents dans leur milieu, tels que le nickel, le zinc, le cobalt, le cuivre et le fer.
Trois enzymes dont la fonction était inconnue permettent la production de staphylopine par l’association de trois briques élémentaires (D‐histidine, amino butyrate et pyruvate). Un système d’export permet à la staphylopine de sortir de la cellule pour piéger les métaux cibles du milieu extracellulaire.
Ce couple staphylopine/métal peut alors être capté par la cellule via un système d’import spécifique. La connaissance de ces modes de transport de la staphylopine pourrait donc ouvrir la voie à une nouvelle stratégie de lutte contre des bactéries pathogènes, ciblées pour leur dépendance vis‐à‐vis des métaux.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash