Le daclizumab est un anticorps monoclonal humanisé. Son utilisation chez les patients atteints de sclérose en plaque (SEP) est basée initialement sur l’hypothèse qu’il antagonise directement les cellules T effectrices activées CD25+, longtemps impliquées en tant que médiateurs essentiels dans la pathogénie de la SEP. En se liant à CD25, le daclizumab module l’activation et la prolifération des cellules immunitaires.
Une forme à libération prolongée, le daclizumab HYP (high-yield process) a été développée, qui présente l’avantage de pouvoir être administrée seulement une fois par mois, par voie sous-cutanée. Un essai randomisé contre placebo a montré que le daclizumab était efficace en monothérapie menée pendant 1 an chez des patients atteints de SEP rémittente-récurrente.
Le New England Journal of Medicine a publié une étude randomisée contre placebo de phase 3 comparant l’efficacité du daclizumab à celle de l’interféron beta-1a. Au total, 1 841 patients atteints de SEP rémittente-récurrente ont été inclus et suivis pendant 144 semaines.
Les uns recevaient le daclizumab HYP à raison d’une injection sous-cutanée de 150 mg toutes les 4 semaines. Les autres recevaient l’interféron beta-1a à la dose de 30 μg en intra-musculaire 1 fois par semaine. Le résultat est clair : les patients ayant reçu le traitement par daclizumab HYP ont un taux annualisé de rechute inférieur de 45 % à celui qui est relevé chez les patients sous interféron.
Le nombre de lésions nouvelles ou récemment augmentées de taille est également réduit de 45 %. La différence de l’incidence de la progression de l’invalidité mesurée à 12 semaines est toutefois non significative entre les deux groupes, de 16 % sous daclizumab HYP et de 20 % sous interféron.
Reste que cette efficacité indéniable s’accompagne d’effets indésirables plus fréquents, avec un taux de 15 % pour les effets indésirables sévères chez les patients sous daclizumab HYP vs 10 % dans l’autre groupe.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash