La dépression est une maladie fréquente qui concerne au moins une personne sur dix. Elle n'est pas sans risque pour le cerveau, puisqu'elle provoque un ralentissement psychomoteur chez les personnes déprimées.
L'équipe de Philip Gorwood, médecin au Centre Hospitalier Sainte-Anne, vient de montrer que les personnes ayant déjà connu deux épisodes dépressifs ou plus exécutent de manière anormalement lente des tâches cognitives courantes qui requièrent notamment attention, concentration et rapidité.
Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont évalué les capacités cognitives de plus de 2.000 patients ayant connu entre 1 et plus de 5 épisodes dépressifs au cours de leur vie. Ils leur ont demandé d'exécuter un test simple (le TMT : trail making test) qui consiste à relier des cercles numérotés et placés dans le désordre sur une feuille. Le test a été effectué deux fois chez chacun des patients : pendant l’épisode dépressif, puis six semaines après.
Juste après une première dépression, le temps moyen nécessaire pour réaliser ce test était de 35 secondes. Mais, pour les personnes qui ont déjà vécu deux, trois ou plus d’épisodes dépressifs dans leurs antécédents, ce temps est passé à 1 minute 20, et ce même chez les sujets rétablis.
Il semblerait donc que, même en prenant en compte les autres facteurs de risque, la dépression soit une maladie "neurotoxique", c'est-à-dire nocive pour le système nerveux. Cette étude conforte également les conclusions de précédentes études épidémiologiques, à savoir que la dépression est une maladie qui s’aggrave avec le temps.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
European Neuropsychopharmacology