Initié par l'Organisation météorologique mondiale, une agence des Nations Unies, un congrès a rassemblé un millier de scientifiques du 16 au 21 août. À l'occasion de cette toute première conférence mondiale sur la météorologie, les spécialistes ont débattu autour du thème : "La météo, quel avenir ?"
Près de dix ans après l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, qui visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre, la réalité et la rapidité du changement climatique ne font plus de doute : entre les années 2000 et 2010, la température moyenne de la surface de la planète a augmenté de 0,47 degré Celsius.
Or, une hausse de 1 degré génère 7 % de vapeur d'eau supplémentaire dans l'atmosphère. L'évaporation constituant le moteur de la circulation des flux dans l'atmosphère, une accélération des phénomènes météorologiques est à prévoir. "Les nuages vont se former plus facilement, plus rapidement et les pluies vont être plus fortes", engendrant notamment davantage d'inondations soudaines, note Simon Wang, de l'Université Utah State.
Les scénarios retenus par la communauté scientifique privilégient une hausse de 2 degrés de la température moyenne à la surface de la Terre d'ici à 2050. Les conséquences se traduiront notamment par des épisodes de grand froid, tel le vortex polaire qui s'est abattu cet hiver sur une grande partie de l'Amérique du Nord mais également par des vagues plus fréquentes de chaleur et des périodes de sécheresse.
Selon ces chercheurs, les conséquences pour l'homme de ces modifications rapides du climat seront considérables et sensibles dans tous les domaines, agriculture, transports et urbanisme notamment.
Le transport maritime sera par exemple confronté à des vagues gigantesques, d'une ampleur sans précédent. "Les compagnies de transport maritime rencontrent toujours plus de vagues énormes", dont certaines font 40 mètres de hauteur alors qu'auparavant 20 mètres étaient exceptionnels, souligne le chercheur Simon Wang.
Autre prévision très inquiétante : la fonte accélérée de la calotte glaciaire du Groenland, qui pourrait faire croître jusqu'à six mètres le niveau des océans, "Une perspective malheureusement de plus en plus probable", selon Eric Brun, chercheur chez Météo-France et auteur d'une récente étude sur le sujet.
Pour Jennifer Vanos, biométéorologue à l'université Texas Tech, ce sont les concepts globaux d'aménagement urbain et d'urbanisme qu'il va falloir revoir pour tenter d'adapter nos mégapoles à ce changement de climat et de limiter les effets dévastateurs de cette évolution.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash