Combien va-t-il falloir dépenser pour répondre aux besoins mondiaux en énergie ? La question peut paraître triviale mais elle est au cœur des débats du Congrès mondial de l'énergie qui vient d'avoir lieu à Daegu, en Corée du Sud.
Dans son allocution, Khalid Al-Falihn, PDG de la compagnie pétrolière saoudienne Saudi Aramco, a avancé le chiffre de 30 000 milliards d'euros qui devront, selon lui, être investis d'ici à 20 ans pour couvrir les besoins en énergie dans le monde.
La somme peut sembler énorme mais en fait, il faut souligner que cette dépense s'étale sur deux décennies et ramener cet investissement à l'augmentation continue de la richesse mondiale.
Sur 20 ans, un tel effort représente environ 1 500 milliards d'euros par an à consacrer au secteur de l'énergie, soit à peine plus de 3 % du produit mondial brut estimé en 2013 (45 000 milliards d'euros).
Khalid Al-Falihn, grand spécialiste des questions énergétiques, rappelle qu'aujourd'hui, moins d'un tiers des 7 milliards d'habitants de la planète consomment les deux tiers de l'offre énergétique. "Mais d'ici à 2050, 9 milliards d'humains aspireront à une vie prospère tirant la demande de toutes les énergies à la hausse", souligne-t-il.
Cet expert rappelle également que, contrairement à un certain nombre d'idées reçues, le monde dispose encore d'importantes ressources d'énergie fossile (pétrole, gaz et charbon), si l'on prend en considération l'exploitation des réserves non conventionnelles, comme le gaz et le pétrole de schiste et l'amélioration constante des techniques de récupération de ces énergies.
Il admet cependant que, face à la menace du réchauffement climatique, il est indispensable de limiter sérieusement la consommation d'énergie fossile et d'augmenter considérablement la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial.
Au cours du même congrès, le cabinet d'études spécialisé Wood Mackenzie, a confirmé que la consommation mondiale de charbon, principalement tirée par la Chine, va augmenter de 25 % d'ici 2020 et dépassera alors celle de pétrole, avec 4,5 gigatonnes d'équivalent-pétrole, contre 4,4 gigatonnes pour le pétrole.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash