Selon une étude réalisée conjointement par l’Institut des sciences pharmaceutiques de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et l'Université de Californie à Berkeley, les statines, largement utilisées pour contrôler le taux de cholestérol et lutter contre les maladies cardiovasculaires, pourraient également être utilisées de manière efficace dans la lutte contre le cancer.
Il existe à présent des centaines de substances actives utilisées contre les cancers mais il y a encore trop peu de molécules qui permettent d'empêcher la formation des métastases, souvent mortelles. Pour combler cette lacune, les chercheurs ont mis au point un nouveau système en 3D de culture cellulaire, capable de repérer les molécules qui interviennent sur la croissance des vaisseaux lymphatiques. Cet outil est constitué de microbilles enduites d’un gel qui sert de substrat à des cellules lymphatiques humaines. En stimulant ce système, on peut observer des extensions autour des sphères contenant de nouveaux vaisseaux lymphatiques. Il devient alors possible d'isoler les molécules qui commandent la croissance des vaisseaux lymphatiques, cette croissance étant indispensable à la dissémination des cellules cancéreuses et à la formation de métastases.
Après avoir passé au crible plus d'un millier de molécules, les chercheurs ont montré qu’une trentaine de substances empêchait la croissance de ces vaisseaux et pouvait donc, en théorie, bloquer la migration des cellules cancéreuses dans tout l'organisme. Or, parmi les substances testées avec succès sur la souris, l'une est une statine.
Ces recherches confirment donc pleinement une autre étude portant sur 255 patients ayant bénéficié en Suisse d'une transplantation cardiaque entre 1985 et 2007 et qui montre que la prise de statines par les anciens transplantés réduit sensiblement les risques d'apparition d'un cancer dans les 8 années qui suivent cette greffe.
Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash