Vagues de chaleur plus intenses en Europe, sécheresses plus régulières en Afrique, submersions plus dévastatrices dans les îles : les épisodes "extrêmes" vont s'accroître à cause du réchauffement climatique, avec des disparités régionales fortes, selon un rapport qui vient d'être publié. Ce document du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), discuté en Ouganda, est le travail le plus complet mené à ce jour pour tenter de mesurer l'impact que peut avoir le réchauffement sur l'intensité et la fréquence des événements climatiques extrêmes.
Selon les pires scénarios établis par cet organe scientifique de référence sur le climat, certaines régions pourraient devenir franchement inhospitalières, prévient ce rapport qui poursuit "Si des désastres surviennent plus fréquemment et/ou avec plus d'amplitude, certaines régions deviendront de plus en plus inadaptées en tant que lieux où vivre ou dans lesquels maintenir des activités de subsistance".
Sur un sujet sensible, où les climatologues s'avancent toujours prudemment, la prise en compte exhaustive de milliers d'études récentes conclut que le changement climatique va accroître la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur, des inondations, des cyclones et des sécheresses. Mais toutes les régions ne seront évidemment pas touchées avec la même intensité et pas de la même façon, soulignent les scientifiques.
En outre, rappelle le rapport avec force, la vulnérabilité des zones peuplées dépend autant - si ce n'est plus - du degré de préparation ainsi que de la capacité à réagir que des événements naturels extrêmes eux-mêmes. L'Europe de l'ouest apparaît particulièrement à risque pour les vagues de chaleur, notamment en bordure de la Méditerranée. L'été 2003, où les températures caniculaires avaient causé quelque 70.000 décès supplémentaires à travers le continent, pourrait ainsi n'être qu'un été moyen dès la moitié du 21e siècle, estime le Giec dans ce document. La température moyenne de la planète a augmenté d'environ 1°C durant le siècle passé. Les scientifiques prévoient une hausse supplémentaire de 1 à 5°C d'ici 2100 en fonction du niveau d'émissions de gaz à effet de serre (GES).