Multiplier par près de 500 en moins de dix ans le nombre des voitures électriques en circulation, sans plomber les comptes publics : tel est l'ambitieux projet que la chancelière allemande Angela Merkel a présenté le 23 mai. Alors qu'entre 2.000 et 3.000 voitures électriques seulement roulent aujourd'hui dans le pays, le gouvernement allemand entend porter le chiffre à un million en 2020, puis à six millions en 2030.
A l'heure actuelle, environ 40 millions de véhicules sont immatriculés dans le pays. L'Allemagne doit devenir l'un des premiers vendeurs et l'un des premiers marchés mondiaux pour la voiture électrique, a dit Mme Merkel lundi au cours d'une conférence de presse à Berlin. Berlin entend certes doubler, à deux milliards d'euros au total, les subventions accordées à la recherche et au développement de la voiture électrique, mais la chancelière ne veut pas d'une prime à l'achat pour doper les ventes, une voie choisie par la France par exemple.
Une prime à l'achat n'est pas une bonne réponse à ce qui est l'un des principaux handicaps de la voiture à batterie, à savoir son prix prohibitif, a-t-elle jugé. Une voiture électrique i-Miev de Mitsubishi, l'une des premières à être fabriquées en masse, se vend à plus de 30.000 euros, alors qu'il s'agit d'un modèle d'entrée de gamme.
Le gouvernement allemand va toutefois tâcher d'alléger la facture des futurs acheteurs par une voie indirecte. Mme Merkel a annoncé que toute voiture qui émet moins de 50 grammes de CO2 au kilomètre, ce qui exclut les modèles à essence ou à gazole, serait dispensée de vignette pendant dix ans. La chancelière a aussi promis de revoir la fiscalité sur les véhicules de fonction, jusqu'ici taxés sur la seule base du prix d'achat, ce qui désavantage les coûteuses voitures électriques.