La mer à boire
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Comme tout le Moyen-Orient, Israël est confronté à un manque d'eau douce chaque année plus criant. Devant l'ampleur prévisible et dramatique du déficit, le gouvernement a pris une décision majeure: faire de l'eau douce avec de l'eau de mer. Un appel d'offres vient d'être lancé pour construire une usine de dessalement capable de produire 50 millions de mètres cubes d'eau douce par an, à partir de l'eau de la Méditerranée. Ce sera l'une des plus grosses usines jamais construites et elle profitera des toutes dernières avancées technologiques. Située au sud de Tel-Aviv, elle procurera 5% de la consommation annuelle d'eau de l'État hébreu dès 2003. Mais ce ne sera qu'un début "D'ici quinze à vingt ans, plusieurs centaines de millions de mètres cubes d'eau douce par an proviendront du dessalement ", soit 20 à 30% des besoins de la population, prévoit Shimon Tal, commissaire pour l'eau de l'État d'Israël. De nombreux pays, partout dans le monde, sont ou vont être confrontés au problème du manque d'eau douce. Pourtant, il s'écoule chaque année sur les terres émergées assez d'eau - issue des précipitations, de la fonte des neiges et des glaciers - pour fournir les 7 300 m3 nécessaires aux besoins des six milliards d'habitants de la planète. Mais l'eau douce est très inégalement disponible, à l'instar de la plupart des ressources naturelles. Alors qu'un Islandais peut disposer de 630 000 m3 par an, un habitant de la bande de Gaza doit se contenter de 59 m3. Dix mille fois moins. La population croissant, les besoins explosent. À elles seules, l'agriculture et l'industrie consomment 95% des ressources disponibles. Un tiers de la population de la Terre manque aujourd'hui d'eau potable propre et saine, selon le Programme des Nations unies pour l'Environnement, et les deux tiers de l'humanité pourraient être touchés en 2025. Pour profiter du gigantesque réservoir d'eau des océans - 97 % de toute l'eau de la Terre - il faut la dessaler. Déjà 12 500 usines de dessalement fonctionnent dans plus de cent vingt pays, et elles fournissent environ 1 % de l'eau potable consommée. Le secteur est aujourd'hui en pleine expansion. Revers de la médaille, le dessalement d'eau de mer n'est pas sans effets sur l'environnement. D'une part, l'importante quantité d'énergie nécessaire au dessalement - en général du pétrole ou du gaz - est une source de pollution de l'air et d'émission de gaz à effet de serre. D'autre part, le traitement rejette en mer des saumures chaudes, qui peuvent menacer les poissons et favoriser la prolifération d'algues. Face au manque d'eau douce, de nombreux spécialistes prônent plutôt la maîtrise de la consommation. Favoriser le recyclage de l'eau, améliorer les réseaux de distribution dont les fuites atteignent parfois 50 %, choisir des cultures qui nécessitent peu d'irrigation... Même si le dessalement permet à des pays de plus en plus nombreux de limiter les effets de la pénurie d'eau, bannir le gaspillage devrait être la priorité.
Sciences Actualités :
http://www.cite-sciences.fr/actu/index.html
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- Publié dans : Climat
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