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X FRAGILE : Une percée scientifique et thérapeutique

Une équipe de l’Université de Calgary vient de « trouver le moyen » de remplacer la protéine manquante dans le cerveau et qui induit l'hyperactivité chez les patients atteints du syndrome de l’X Fragile. Cette découverte, présentée comme « révolutionnaire » et documentée dans la revue Nature Communications, pourrait conduire à un nouveau traitement du syndrome, la principale cause génétique des troubles du spectre autistique (TSA).

Il s’agit d’une étude pré-clinique, impliquant des modèles de souris, mais prometteuse également chez l’Homme. L’auteur principal, le Docteur Raymond W. Turner rappelle que le syndrome du X Fragile provoque des déficiences intellectuelles et un comportement hyperactif, et plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes. Les enfants et les adultes atteints manquent d’une protéine vitale pour le développement du cerveau, appelée FMRP. Entre autres fonctions, la FMRP est impliquée dans le développement des synapses entre les neurones du cerveau et dans le fonctionnement des canaux ioniques.

L’équipe s’est penchée sur le fonctionnement des canaux ioniques dans le cerveau, des protéines spéciales qui conduisent les courants à travers les cellules, permettant la communication entre les cellules du cerveau. Ce fonctionnement est en effet compromis en cas d’X Fragile. L’équipe a eu l’idée de réintroduire la protéine manquante par injection, dans le cerveau des souris modèles, et constate qu’en 30 minutes, la protéine s'est diffusée dans tout le cerveau et a repris sa fonction normale au niveau unicellulaire. Ainsi, l'injection de FMRP permet de restaurer les niveaux de protéines dans le cervelet et le cerveau jusqu'à un jour après l'injection.

Dans de précédentes tentatives -infructueuses- d'injection de FMRP chez des souris, pour tenter d’atténuer les symptômes de l’X Fragile, les scientifiques avaient utilisé la molécule entière. Mais ici, l’équipe utilise un fragment de protéine FMRP pour traverser la barrière hémato-encéphalique. Le fragment comprend néanmoins tous les composants fonctionnels importants et actifs dans le contrôle des canaux ioniques ou les niveaux d'autres protéines.

Les recherches vont se poursuivre avec l’étude de l'utilisation d'autres fragments de la molécule FMRP pour tenter d’atténuer encore les troubles cognitifs associés au syndrome : « Contrairement à de nombreuses thérapies médicamenteuses où vous espérez pouvoir administrer votre médicament à un groupe spécifique de cellules, la FMRP est exprimée dans à peu près toutes les cellules du cerveau, c’est donc une application large (et non ciblée) qui dans ce cas est recherchée », souligne le Docteur Turner.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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