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Villes durables de demain : des solutions énergétiques intelligentes et écologiques

Les trottoirs de Toulouse éclairés avec l'énergie des piétons, la mairie de Valenciennes chauffée à 80 % grâce aux eaux usées, les livraisons réservées aux camionnettes électriques à Montpellier et Orléans... Peu à peu, les centre-villes durables de demain prennent forme. Près de 40 % de la facture d'électricité des communes vient en général de l'éclairage public. A Toulouse "l'objectif est de réduire de moitié le coût de l'éclairage dans la facture globale", souligne Alexandre Marciel, adjoint au maire.

En place depuis avril dernier, son concept novateur a retenu l'attention du forum fondateur du Réseau des centres-villes durables et de l'innovation, qui regroupe plus de 150 communes. L'énergie utilisée par les réverbères publics du projet de Toulouse est produite par les pas des piétons, jusqu'à 70 watts par personne, technique issue des discothèques aux Pays-Bas où elle était utilisée pour des lights-shows. De plus, des détecteurs de mouvement augmentent la puissance des lampes au passage des promeneurs, permettant de réduire l'éclairage au minimum.

"On économise 70 % d'énergie et on n'éclaire les trottoirs que pour les piétons qui passent", se félicite M. Marciel, et "ça contribue à la dépollution lumineuse." Réduire les gaz à effet de serre en ville oblige également à repenser la circulation des véhicules. Mise en œuvre à San Francisco, la géolocalisation des places de parking est expérimentée en France. Des capteurs dans la chaussée repèrent les places libres, consultables via téléphone portable ou panneaux numériques publics. Un progrès notable car 30 % de la circulation urbaine des voitures particulières s'effectue pour chercher à se garer.

A Rueil-Malmaison, en région parisienne, la mairie va plus loin. Depuis 4 mois les Rueillois peuvent repérer par téléphone en sortant de chez eux une voiture électrique à louer dans un rayon de 3 minutes à pied. Le GPS de l'auto donne ensuite le trajet le plus économe en énergie selon la topographie. "C'est un genre de bison futé local ciblé sur la capacité des batteries", précise Philippe d'Estaintot, adjoint au maire. Au prix de 9 euros l'heure et un abonnement mensuel de 10 EUR, une trentaine d'adhérents se sont lancés, permettant d'éviter l'émission de 10 tonnes de CO2. Les premiers utilisateurs s'en servent pour faire les courses mais la mairie vise aussi les employés des plus de 3.000 entreprises sur son territoire.

Dans les villes médiévales de Montpellier et Orléans, les camions empoisonnaient la vie. L'entrée des véhicules polluants de livraison n'est désormais autorisée que le matin. En journée, seules les petites voitures électriques peuvent livrer. On réfléchit à une ligne de tram-cargo et des plates-formes de portage communes pour les commerçants. Mais se pose un problème de place.

"A Valenciennes,  les énergies alternatives permettent de chauffer 80 % de l'Hôtel de Ville", raconte l'adjoint au maire Bernard Brouillet : on récupère la chaleur des eaux usées --entre 8 et 14 degrés -- venant des douches et machines à laver.

Avec les économies réalisées sur la facture de chauffage, la mairie va se payer une nouvelle isolation des murs. Lauréat du concours d'Architecture bas carbone d'EDF, Bruno Rollet, démarre actuellement à Vitry-sur-Seine, près de Paris, le chantier du "Candide", un immeuble de 29 logements sociaux dans la cité Balzac. Innovant à tous points de vue : chaleur thermique pompée dans la nappe phréatique, briques plutôt que béton, lumière naturelle dans les escaliers et parkings, jardin potager et aire de jeu sur le toit avec une éolienne. L'architecte avait proposé "que les enfants produisent de l'électricité sur le tourniquet, mais le maître d'ouvrage pensait que cela allait trop loin."

ca.actualites.yahoo.com

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