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Vers le cartable électronique

Il possède son cartable électronique, travaille sur écran intégré à son pupitre, fréquente un lycée en réseau et pioche ses stages en entreprise sur Internet : lui, c'est l'élève de demain, qui se dessine à travers la visite de quelques stands installés au Salon de l'éducation, foire aux innovations du système éducatif, plus connu pour ses dysfonctionnements que pour son appétit à s'approprier et à tester les nouveautés. Au lycée professionnel (tertiaire et industrie) Charles-de-Gaulle du Muret, près de Toulouse, chacun des 900 élèves dispose de son cartable électronique, accessible sur mot de passe personnel, l'établissement mettant à disposition un ordinateur pour trois élèves. Cette mémoire est divisée en une partie personnelle et une partie commune à sa section, là où les enseignants déversent devoirs, documents, etc. Le lycée fournissant gratuitement le logiciel, l'élève peut également se connecter chez lui, à condition de s'être procuré les logiciels de traitement de textes nécessaires. Dès son entrée au lycée, chaque élève signe une charte, dans laquelle il s'engage à ne pas faire mauvais usage de son " cartable " (pas de sites pornographiques, pas de logiciels piratés...), le tout supervisé par la Commission nationale informatique et libertés, qui a primé l'établissement pour ses (bonnes) pratiques. Si l'ordinateur et le mot de passe sont en train de remplacer le cahier de textes et le crayon, " le contact direct avec l'enseignant reste indispensable ", insiste Abbas Salloum, qui se partage entre ses cours de mathématiques et l'administration du réseau. Le souci de ne pas faire de l'informatique " une machine à enseigner " est précisément au coeur de ce qu'André Bienaimé, membre du service technologies de l'information et de communication du rectorat de Lille, préfère appeler une " aventure " plutôt qu'une expérience, tant les aléas sont encore nombreux. Quarante classes primaires et de collège sont concernées par cette opération baptisée " le pupitre électronique ". Chaque élève est face à un terminal d'ordinateur, l'enseignant pouvant, depuis son bureau-écran, verrouiller, converser, faire un groupe de niveau, ramasser les copies, etc. Siemens et Hewlett-Packard ont été, entre autres, sollicités pour résoudre les " problèmes technico-pédagogiques " du projet auquel une quarantaine de profs, déchargés à mi-temps, sont associés. Le logiciel de pilotage a été développé par une entreprise que le rectorat a repéré sur le Net, tout simplement. Afin de plaider son dossier auprès des collectivités locales avec un maximum de chances de succès, le rectorat veut parvenir à " une classe à 100.000 francs ", contre 250.000 actuellement.

Les Echos : http://www.lesechos.fr/jj19991126/articleg/662165.htm

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