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Vers un carburant neutre en carbone pour les avions ?

Consortium composé de Sunfire, Climeworks, Paul Wurth et Valinor, Norsk e-fuel a annoncé son intention d’industrialiser une technologie « power-to-liquid » en Norvège pour le marché européen. Le but est de produire du carburant pour l’aviation à partir d’énergie renouvelable.

A partir d’électricité renouvelable, d’eau et de CO2 capturé par la technologie de Climeworks, la pile à combustible à oxyde solide de Sunfire permet de produire du gaz de synthèse (syngaz), composé d’hydrogène et de monoxyde de carbone. Ce syngaz peut ensuite être raffiné pour obtenir du carburant pour l’aviation, comme du « jet fuel ».

La mise en service d’un premier site de production est prévue sur le parc industriel d’Herøya à Porsgrunn (Norvège) en 2023. Sa capacité annuelle sera alors de 10 millions de litres. Il est envisagé que celle-ci atteigne 100 millions de litres avant 2026, de quoi « éviter 250 000 tonnes de CO2 émis dans l’atmosphère.

« Pour mettre ceci en perspective, un seul site industriel fournira suffisamment de carburant renouvelable pour les cinq lignes domestiques les plus fréquentées en Norvège (Oslo-Trondheim, Oslo-Bergen, Oslo-Stavanger, Oslo-Tromso and Oslo-Bodo) », affirme Lars Helge Helvig, fondateur de Valinor, dans le communiqué. « Cela réduirait de 50 % les émissions de CO2 de ces vols ».

Ce n’est pas la première fois que Sunfire et Climeworks sont associés dans un projet carburant renouvelable. En 2015 déjà, et en partenariat avec Audi, les deux industriels produisaient du e-diesel dans une usine de Dresde (Allemagne).

Aujourd’hui, le diesel n’a plus la côte. En revanche, la réduction des émissions de CO2 dans l’aviation est devenue un enjeu fort. Les industriels du secteur affichent l’objectif de réduire de moitié les émissions de CO2 de l’aviation en 2050 par rapport au niveau de 2005. Cette semaine en France, le plan de soutien à l’aéronautique suite à la crise du Covid-19 mettait l’accent sur le développement l’avion neutre en carbone.

L'activité de R&D pour des carburants « renouvelables » pour les avions s'intensifie. L’année dernière, un démonstrateur installé près de Madrid a commencé à produire du kérosène à partir d'air et de soleil. Une première pour cette technologie reposant sur des réactions d'oxydoréduction à 1500°C. En mai de cette année, la société Khimod, spécialisée dans la mise au point de réacteurs-échangeurs, a annoncé les résultats d'une campagne de tests d'un procédé de production de kérosène à partir de CO2 et d'hydrogène : une efficacité de 45 %, proche du maximum théorique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Industrie & Technologies

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