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Les vendanges supervisées par des satellites

C'est bien connu : pour faire du bon vin, il faut du beau raisin. Pour le moment, c'est le vigneron, fort de sa connaissance du terroir et de ses parcelles, qui effectue cette sélection indispensable à la qualité de ce qui fait un bon (ou un mauvais) millésime. Mais à l'avenir, les satellites d'observation optique, comme Spot 5, pourraient l'aider grandement dans sa tâche, comme le prouve le service Oenoview testé depuis deux ans en situation réelle par Infoterra, une filiale d'Astrium.

«Le satellite permet d'accéder rapidement à une information qu'il faudrait, normalement, mettre vingt ou trente ans à acquérir de façon empirique», explique Stephen Carrier, qui vient de reprendre la gestion du domaine du château de Fieuzal, dans le vignoble de Pessac-Léognan (Bordeaux) et qui teste Oenoview pour la première fois cette année.

Du haut de son orbite terrestre, le satellite fournit une image précise et instantanée de l'état végétatif du vignoble à l'échelle d'une parcelle ou d'un terroir de plusieurs milliers d'hectares. «On compare ce que l'on voit du haut du ciel à un modèle de croissance idéal de la plante fondé sur divers paramètres biophysiques, comme la quantité de feuilles au mètre carré ou la fraction de couvert végétal par unité de surface», explique Henri Douche, responsable du développement d'Oenoview chez Infoterra.

Avec cette information, le viticulteur ou le gérant de cave coopérative peut visualiser les différences de qualité du raisin entre plusieurs parcelles, voire à l'intérieur d'une même parcelle, et procéder ainsi à des vendanges séparées. «Cet outil formidable va nous permettre de récolter le raisin à un stade de maturité optimal selon les différents cépages et de sélectionner les grappes qui correspondent exactement à la qualité du vin que l'on cherche à obtenir. On fait du jardinage de précision, en quelque sorte», poursuit Stephen Carrier.

L'an dernier, grâce à Oenoview, la cave coopérative des vignerons du Mont Tauch (Aude), a pu classer l'ensemble des parcelles de ses adhérents selon deux niveaux d'homogénéité. Alors qu'auparavant toutes les récoltes étaient mélangées, cette fois-ci, les vendanges ont été réceptionnées et vinifiées dans des cuves séparées en suivant le même protocole. Le résultat a été spectaculaire : la différence entre le vin issu des «bonnes» vignes et l'autre était perceptible même pour un non-spécialiste.

Figaro

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