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Une vaste étude confirme l'effet protecteur de l'aspirine en matière de cancer

Une vaste méta-analyse (une analyse globale réalisée à partir de plusieurs recherches existantes sur le sujet), publiée dans le British Journal of Cancer, conclut que l'intégration de l'aspirine, un médicament anti-inflammatoire très courant, pourrait être intéressante dans le cadre d'un traitement contre le cancer. Sur la base de 118 études, réalisées sur environ un million de patients atteints de toute sorte de cancer, les chercheurs de l'Université de Cardiff ont estimé que l'aspirine pouvait empêcher la propagation des métastases et réduire les complications vasculaires, liées aux caillots sanguins.

Pour avoir un effet bénéfique, la prise quotidienne doit être faible, selon les chercheurs : de 75 ou 81 mg/jour (un comprimé étant de 500 mg à 1 g). Ajouter ce médicament en complément d'un traitement adapté permettrait de réduire d'environ 30 % les décès par cancer et de 21 % les décès toutes causes, car il ciblerait un certain nombre de mécanismes biologiques clés du cancer. « Les bénéfices de l'aspirine dans le traitement du cancer ont été démontrés depuis 1968 », explique dans un communiqué Peter Elwood, professeur honoraire à l'Université de Cardiff. Plus l'aspirine serait prise tôt, plus son utilité serait grande.

L'aspirine est un médicament à prendre avec précaution. Il permet de diminuer l'inflammation en cas de douleurs et de fièvre, mais aussi de fluidifier le sang. C'est à cause de cette action anticoagulante qu'il n'est pas recommandé aux femmes d'en prendre lorsqu'elles ont leurs règles. Si des études ont montré son efficacité sur la prévention des récidives chez les personnes qui ont eu un AVC ou un infarctus, il n'est pas nécessaire d'en prendre lorsqu'on est en bonne santé. 

Cette méta-analyse visait d'ailleurs, à l'origine, à vérifier que la prise quotidienne d'aspirine chez les personnes souffrant d'un cancer n'augmentait pas les risques. Mais les chercheurs n'ont trouvé « aucune preuve valable d'un saignement mortel imputable à l'aspirine », et ont confirmé « la sécurité relative » du médicament dans ce cas précis. En effet, s'il y a bien des saignements d'estomac liés à l'aspirine, ceux-là sont « moins graves que les saignements gastro-intestinaux chez les patients souffrant d'ulcères d'estomac ou d'infection de l'estomac ». Ils estiment donc que le bénéfice-risque en faveur de l'aspirine est positif. Selon eux, son faible coût combiné à sa bonne disponibilité dans le monde pourrait permettre « un énorme bénéfice » si l'aspirine était davantage utilisée dans ce cadre.

Nature

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