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USA : démarrage timide et onéreux de la télé haute-définition

Les premières émissions télévisées haute-définition commenceront le 1 /11/1998 aux Etats-Unis, mais cette révolution s'effectuera lentement en raison des investissements considérables que les diffuseurs doivent engager et du prix encore élevé des postes de télévision numérique. Les programmes haute-définition seront diffusés avec parcimonie par une quarantaine de stations à destination des dix plus grandes villes américaines. Le coup d'envoi sera donné dimanche par ABC avec le film "Les 101 dalmatiens". Le réseau télévisé prévoit de diffuser un à deux films par semaine en haute définition. Le 8 novembre, ce sera au tour de CBS avec un match de football américain avant la diffusion dix jours plus tard du premier épisode numérique de la série "Chicago Hope". Les deux autres réseaux nationaux, NBC et Fox, se réservent pour plus tard. La chaîne publique PBS, en revanche, lance "une semaine numérique" le 9 novembre autour de deux documentaires. Avec la collaboration du fabricant d'électronique Intel, ces programmes seront interactifs pour les utilisateurs d'ordinateurs équipés d'une carte vidéo et de réception TV. "C'est une transition et elle n'interviendra pas du jour au lendemain", a prévenu Chuck Sherman, vice-directeur de la NAB (association des diffuseurs). Selon la FTC, l'agence de régulation gouvernementale, le passage de la technique actuelle --analogique-- à la haute définition --numérique-- s'étalera jusqu'en 2006. Jusqu'à cette date, les programmes numériques resteront disponibles en analogique. Cette transition est d'une ampleur sans précédent, pour 1.500 stations de télévision et 230 millions postes télés. A titre de comparaison, il a fallu vingt ans pour que le nombre de postes couleur dépasse celui des noir et blanc dans les foyers américains. Ce changement va surtout coûter une fortune aux réseaux TV, aux producteurs de programmes et aux diffuseurs. Pour ces derniers, le coût d'une nouvelle antenne et d'un émetteur tourne autour du million de dollars, selon Maximum Service Television, un laboratoire testant les équipements numériques. L'équipement d'un studio de production oscille lui entre 5 et 10 millions. Le cinéma étant, avec le sport, le type de programme le plus apte à bénéficier d'une diffusion numérique, le studio de cinéma Sony a déjà converti au format numérique plusieurs centaines de films dans son catalogue. Un obstacle important subsiste avec les opérateurs du câble, qui servent deux foyers américains sur trois. Leur participation est indispensable, car c'est par leur biais que les principaux réseaux comme ABC, NBC ou CBS, mais aussi la plupart des chaînes indépendantes diffusent. Ces câblo-opérateurs n'ont pas décidé le type de boîtiers qui permettra aux abonnés de recevoir un signal numérique et demandent une contrepartie pour véhiculer le signal des émissions haute-définition. "Le modèle économique permettant de soutenir une diffusion numérique reste inexistant", souligne Leo Hindery, directeur du câblo-opérateur TCI. La véritable réussite de l'opération dépendra en fin de compte de son adoption par le téléspectateur. Le prix des postes HDTV reste prohibitif, autour de 3.000 dollars pour une télévision à tube, et un minimum de 5.000 pour un rétroprojecteur. Il faut y ajouter plus de 1.000 dollars pour le boîtier numérique. Certes, les prix vont baisser mais, selon la CEMA (association des fabricants d'électronique grand public), un an avant la cessation théorique des émissions analogiques, soit en 2005, seulement 20% des foyers seront équipés d'une télé haute-définition.

(AFP/29/10/98)

http://www.actualinfo.com/

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