RTFlash

Vivant

Tuberculose et VIH : de nouvelles combinaisons de médicaments compatibles et universelles

Les résultats d’essai clinique de phase II publiés dans l’édition du 23 juillet du Lancet montrent qu’une nouvelle combinaison de médicaments contre la tuberculose (TB) pourrait, en 2 semaines seulement, venir à bout de 99 % des souches bactériennes et pourrait ainsi être bien plus efficace que les traitements existants. Ces données, présentées à à la Conférence internationale sur le sida 2012, ajoutent à un nombre croissant de preuves que de nouveaux schémas thérapeutiques pourraient réduire considérablement le fardeau de la TB, également première cause de décès des personnes atteintes du sida.

Les conclusions de cette recherche soutenue par l'Alliance contre la tuberculose (TB Alliance) soulèvent l'espoir d'un traitement révolutionnaire dans le contexte d’une épidémie croissante et de l’émergence de formes résistantes de la tuberculose qui, dans certains cas, sont pratiquement incurables. Ces résultats attestent aussi des progrès accomplis dans la poursuite d'un traitement antirétroviral TB-compatible, ce qui est essentiel pour traiter les millions de personnes atteintes d’une co-infection TB-VIH. Très souvent, les traitements contre la TB et le VIH ne peuvent pas être administrés simultanément en raison des interactions médicamenteuses et des effets secondaires.

TB et VIH : La tuberculose est l’une des plus anciennes maladies infectieuses au monde, elle a même été identifiée sur des vestiges de momies égyptiennes. Lorsque le VIH / SIDA a explosé dans les années 80, notamment en Afrique sub-saharienne, l’épidémie a entraîné un pic historique dans le nombre de décès par TB. On estime que chaque année, 1,4 million de personnes meurent de la TB, et qu’environ 9 millions de personnes développent la maladie. Une personne sur 3 « sur terre », soit près de 2,5 milliards de personnes « hébergent » une forme latente de tuberculose.

Cet essai clinique a testé la combinaison d’un candidat-médicament entièrement nouveau, un nouveau médicament candidat anti-TB mais déjà approuvé pour d'autres maladies infectieuses avec un médicament contre la tuberculose existant. Les résultats suggèrent que cette nouvelle combinaison pourrait traiter à la fois les formes de TB sensibles et résistantes en seulement quatre mois. Actuellement, les personnes atteintes de tuberculose multi-résistante (MDR-TB) ont besoin de 18 à 24 mois de traitement. Une tuberculose « ordinaire » nécessite également 6 mois de prise quotidienne de médicaments.

L'étude NC-001 a testé, avec succès, sur 2 sites en Afrique du Sud et sur une durée de 2 semaines, une nouvelle combinaison thérapeutique appelée PaMZ, composée du candidat-médicament « PA-824 », de la moxifloxacine, un antibiotique non encore approuvé pour une utilisation dans le traitement antituberculeux de première ligne et de la pyrazinamide, un médicament antituberculeux existant.

Un second essai, NC-002 a testé la combinaison PaMZ plus de deux mois chez les patients et l’étude recrute toujours des patients pour être élargie à 8 sites en Afrique du Sud, en Tanzanie et au Brésil.

Un véritable élan vers de nouveaux traitements qui sauveront des millions de vies : « Ces résultats confirment l’espoir lié à ces nouveaux schémas thérapeutiques antituberculeux plus courts, plus simples, plus sûrs, et, par rapport aux traitements anti- MDR-TB, beaucoup moins chers», conclut le Docteur Mel Spigelman, président de TB Alliance. « Le prochain essai pour faire avancer encore ce schéma thérapeutique est déjà en cours.

Le principe de la combinaison a été adopté dans l’objectif d’un traitement plus rapide et plus facile pour les patients, mais aussi de l'arrêt de la propagation des résistances et de la réduction des coûts de traitement. Ce schéma prometteur élimine l'utilisation de produits injectables et permettrait de réduire le coût de la TB-MR de 90 %. Le traitement de la tuberculose sensible et résistante avec le même schéma peut simplifier le traitement de la TB dans le monde entier, conclut le Docteur Andreas Diacon, auteur principal de l'étude du Lancet.

Santé Log

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top