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Troubles du rythme cardiaque : la robotique dope la clinique du Tonkin à Villeurbanne (Rhône)

La clinique du Tonkin mise sur la robotique. Après le robot chirurgical Da Vinci, elle a investi- 500 000 euros hors taxes - dans un robot Sensei de Hansen pour traiter les troubles du rythme cardiaque. Une centaine d’établissements dans le monde en sont équipés mais seulement trois en France : Marseille depuis 2007, la clinique lyonnaise, depuis septembre 2010 et plus récemment le CHU de Rennes. Mais la clinique du Tonkin s’est rapidement hissée au rang de premier établissement européen en nombre de patients traités pour une ablation de la fibrillation auriculaire par robot. Le 250e patient va ainsi être opéré ces jours-ci. La durée totale d’intervention reste comprise entre deux et quatre heures - la procédure d’ablation est plus courte mais l’installation plus longue - mais « nous sommes moins fatigués car nous travaillons assis et non plus debout. On peut donc opérer jusqu’à trois patients dans une journée et même deux patients complexes », explique le Docteur Hervé Poty, rythmologue. Le médecin est aussi totalement protégé de l’exposition aux rayons X puisqu’il travaille à distance du patient, derrière une vitre blindée. Mais « comme le temps de procédure a diminué, la durée d’exposition du patient est elle aussi diminuée », précise le Docteur Poty.

Selon le médecin, le robot permet aussi d’avoir un geste « plus précis et plus sûr ». L’intervention reste la même que pour la procédure classique : une ou plusieurs sondes (cathéters) sont introduites au niveau de l’aine, dans l’artère fémorale, puis acheminées jusqu’à l’intérieur de l’oreillette gauche. Les veines pulmonaires - à l’origine des activités électriques anormales dans la fibrillation auriculaire - sont alors encerclées par un courant de radiofréquence à l’aide du cathéter : c’est l’ablation par radiofréquence. Selon le Docteur Poty, l’un des avantages du robot est de pouvoir atteindre des régions difficiles et d’améliorer le contact avec la zone. Le taux de guérison après une ablation est de 70 à 90 %. Mais selon le Docteur Poty, l’intervention par robotique permettrait de faire baisser le taux de rechute de 10 %. L’équipe du Tonkin devrait publier une étude dans ce sens d’ici 6 à 12 mois.

Cependant, cette intervention restera toujours proposée en seconde intention après les traitements médicamenteux, qui sont efficaces dans « moins de 50 % des cas », précise le Docteur Alexis Durand Dubief.

La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme le plus fréquent. Il touche 750 000 personnes en France et se révèle très handicapant. « A la fin, j’étais réveillé quatre à cinq fois par nuit. Je ne pouvais plus rester allonger. Je devais être assis pour pouvoir reprendre mon souffle », explique ainsi Jacques Rougemont. Opéré fin juin, ce patient de 67 ans revit : « Le bien-être a été immédiat : enfin je pouvais dormir sans sentir les battements de mon cœur dans ma tempe et aujourd’hui je peux pratiquer une activité physique conforme à mon âge. »

Le Progrès

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