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Des trains magnétiques sur des voies ferrées classiques...

« Moderniser » nos voies de chemin de fer et les « adapter » aux technologies ferroviaires du futur, c'est le pari que s'est lancé la société polonaise Nevomo en 2017, raconte son PDG et cofondateur, Przemek Ben Paczek. D'abord spécialisée dans l'hyperloop, ce concept de train sous vide ultra-rapide popularisé par Elon Musk, l'équipe a rapidement « constaté que cela prendrait beaucoup de temps de construire un réseau de nouvelles infrastructures de ce type, et que ce serait aussi très coûteux », avance-t-il.

L'idée leur vient alors de modifier les voies conventionnelles afin d'y faire circuler des trains à sustentation magnétique, ou « MagLev » (Magnetic Levitation), pour le transport de passagers et de fret. La sustentation magnétique consiste à placer des aimants sur les voies et sous le train afin de créer un puissant champ magnétique ; c'est ce qui permet au véhicule de léviter. Pour adapter le système MagLev aux infrastructures existantes, l'entreprise propose d'installer une sorte de grande bande continue au milieu des rails existants, appelée "moteur linéaire", ainsi qu'un chariot situé sous le train agrémenté d'aimants permettant la lévitation.

En l'absence de frottements, ces trains pourraient atteindre des vitesses théoriques avoisinant les « 550 km/h » sur « des lignes de TGV », estime le PDG. « Par exemple Paris-Bruxelles, ce sera en 30 minutes, alors qu'aujourd'hui, c'est plus d'une heure ». Des trains à sustentation magnétique sont déjà exploités dans certains pays, comme en Chine ou au Japon, mais ils nécessitent des infrastructures dédiées. « L'idée était de trouver une solution technique pour mélanger le système ferroviaire existant avec le concept de MagLev », raconte le PDG. « J'ai proposé cette idée, et les cofondateurs techniques ont proposé des solutions. Nous avons fourni le brevet et nous avons commencé l'aventure du MagRail ».

En septembre 2023, Nevomo a annoncé avoir réalisé avec succès un premier test de son train MagLev sur une voie classique. Selon l'entreprise, le véhicule MagRail a lévité à une hauteur de 20 millimètres, atteignant une vitesse maximale de 135 km/h sur une piste d'essai de 700 mètres. Le PDG de Nevomo espère que ses trains à sustentation magnétique à grande vitesse seront prêts « pour 2030 ».

Mais la société travaille également sur une technologie "simplifiée" : le MagRail Booster qui « permet une modernisation rapide des wagons existants », indique le site de l'entreprise. Il ne s'agit plus de lévitation. Mais là encore, une bande continue est installée entre les rails (le moteur linéaire). Une pièce est installée sous des wagons existants, qui peuvent ainsi puiser de l'électricité sur la bande, pour obtenir une aide à l'accélération, dans une côte ou au redémarrage après un arrêt.

Grâce au MagRail Booster, les wagons pourraient aussi circuler de manière indépendante sur les voies, sans locomotive. « Avec Booster l'objectif n'est pas la vitesse : c'est la capacité, la flexibilité et la fréquence de circulation », explique Przemek Ben Paczek. Coût de l'opération : « pour installer un moteur linéaire sur une ligne à sens unique, c'est environ 3 millions d'euros par kilomètre ».

Nevomo a d'ailleurs signé un partenariat avec la SNCF en mars 2023 « pour évaluer la technologie ».  « On est en train de réaliser trois études de cas sur certaines lignes où l'on pourrait implémenter cette technologie pour le fret et pour les passagers », indique le PDG. « On devrait avoir les résultats dans la première partie de 2024 ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Le Figaro

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