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Un thermomètre géant pour étudier la fonte des glaces en Antarctique

La fonte des glaces en Antarctique inquiète. Elle serait causée par l'élévation de la température des mers. Mais connaît-on précisément les effets que les changements climatiques peuvent avoir sur l’épaisseur de la banquise ? Des chercheurs ont mis en place un thermomètre géant dans le but d'effectuer un suivi à long terme de son épaisseur.

La fonte des glaces en Antarctique est un phénomène préoccupant. En effet, les glaces flottantes ont pour rôle de retenir les glaciers sur le continent en les empêchant de glisser vers l’océan. Cette action permet de limiter l’élévation du niveau des mers. Le nombre de recherches menées depuis quelques années pour comprendre la fonte des glaces en Antarctique est considérable. Elles sont basées sur des données satellitaires, sur des mesures ponctuelles et des études stratigraphiques. Si les images satellite fournissent des informations « du dessus », on ne connaît pas encore précisément les phénomènes se déroulant sous la banquise, à l’interface glace-eau. Pourtant, de telles connaissances sont nécessaires afin d'évaluer avec précision les conséquences du réchauffement climatique sur les glaces du pôle Sud.

Une équipe de l’université du Nevada, dirigée par Scott Tyler, a développé un nouvel outil permettant de suivre en temps réel l’épaisseur de la banquise au cours du temps, grâce à des mesures de températures et de pressions. Ils ont mis au point un câble pouvant relever les températures toutes les 15 secondes, 24 heures sur 24 et… tous les mètres. Il se compose d’un ensemble de fibres optiques entourées par une gaine de protection pouvant résister à de très fortes pressions. Une technologie laser est employée pour effectuer les mesures. Enfin, ce dispositif est complété par un module communiquant les données à distance plusieurs fois par jour par le biais d’une liaison satellite.

  • Comment s’installe ce thermomètre géant ?

Le dispositif a été installé sur la banquise de Ross, en bordure de l’océan Pacifique. Le site expérimental se situe à proximité de la station scientifique McMurdo, en un lieu où les vents peuvent régulièrement souffler à plus de 160 km/h. Deux forages ont été réalisés dans la glace afin d’abriter deux câbles différents. Le premier mesure 800 mètres de long et s’étend entre la surface de la banquise et le plancher océanique. Il permet également de mesurer les courants marins. Le second câble s’arrête quant à lui à 50 mètres sous l’interface glace-eau. En surface, les appareils de mesures sont alimentés par des éoliennes et des panneaux solaires. Un système de caméra permet de surveiller les installations à distance. Par conséquent, le dispositif est autonome et doit être capable de fonctionner une année entière sans aucun problème.

La phase de test de l’installation en Antarctique vient de se terminer. Le suivi à long terme de l’épaisseur de la banquise a donc débuté.

  • Dispose-t-on déjà d’informations sur la banquise ?

Les premiers résultats montrent que la température de l’eau est de -1,9°C sur toute la hauteur de la colonne d’eau. Quant à la glace, elle présente une température de -22°C en surface (ce qui correspond à la température moyenne de l’air dans cette région) qui augmente ensuite de manière exponentielle jusqu’à atteindre une valeur de -1,8°C au contact de l’eau. Avec l’arrivée de l’été, les chercheurs estiment que l’augmentation de la température de l’eau va provoquer un amincissement de la banquise d’environ 1,5 mètre.

Les effets du réchauffement de l’eau sur le long terme ne seront connus que dans quelques années. Mais avant même d’obtenir des résultats, les scientifiques ont voulu montrer qu’un tel système pouvait être mis en place rapidement et à moindre coût. Ce procédé pourrait être employé pour étudier les variations de la température des mers et océans dans le monde entier.

Futura Sciences

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