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Un test sanguin pour détecter les troubles bipolaires
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En France, on estime qu’au moins un million de personnes souffriraient de troubles bipolaires, Cette pathologie psychiatrique invalidante qui se manifeste par l’alternance de phases euphoriques et de phases dépressives, est, aujourd’hui, souvent mal détectée et mal prise en charge. Mais ça pourrait changer.
Raoul Belzeaux, professeur de psychiatrie et chercheur au CHU et à la faculté de médecine de Montpellier (Hérault), a mis au point, avec son équipe, un dispositif innovant, capable de mieux dépister une bipolarité chez un patient. « Comme le problème le plus fréquent, c’est la dépression, on identifie aujourd’hui souvent les patients comme souffrant d’une dépression et pas de troubles bipolaires », confie le psychiatre. « Entre les premiers symptômes et le bon diagnostic, il se passe, souvent, une dizaine d’années ».
Et en attendant, la maladie évolue, défavorablement. Et les antidépresseurs, souvent prescrits aux patients que l’on pense dépressifs, sont inadaptés aux réels troubles dont ils souffrent. Pour les personnes souffrant de bipolarité, les antidépresseurs peuvent s’avérer inefficaces. « Ils prennent donc un traitement pour rien », pointe Raoul Belzeaux. « Ou bien les antidépresseurs sont trop efficaces, et ils vont générer des phases d’exaltation délétères, ou même, aggravent les dépressions, et le risque suicidaire ». Le dépistage, mis au point par l’équipe du professeur montpelliérain, débute avec une simple prise de sang, dans un laboratoire.
C’est l’analyse des cytokines, qui assurent le lien entre les cellules, qui va permettre de se rendre compte d’éventuels troubles bipolaires. Mais pas seulement. Ces mesures seront mêlées à d’autres données, grâce à une ingénieuse intelligence artificielle, qui a connaissance d’une multitude de profils médicaux. L’âge du patient, l’intensité des troubles, le tabagisme, etc., devront notamment être renseignés auprès de cet algorithme pour qu’il puisse se prononcer. Son diagnostic devra, enfin, être confirmé par un médecin spécialiste ou généraliste.
Ce test innovant a encore un peu de chemin à faire. D’ici 2024, Raoul Belzeaux et son équipe devront mener une batterie de tests pour démontrer que ce dispositif est une avancée majeure, pour la détection de la bipolarité. Pour y parvenir, le professeur a besoin de fonds. Le 13 octobre, il a reçu le prix Marcel Dassault pour son innovation, avec une enveloppe d’environ 100.000 euros. « Avec la Fondation FondaMental, nous recherchons des mécènes pour mener à bien ce projet », confie Raoul Belzeaux. « Plus nous aurons les moyens rapidement, plus nous serons capables de produire une étude rapidement ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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