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Télé-échographie : la technologie spatiale entre à l'hôpital

Face à une douleur abdominale suspecte, l'échographie est le premier examen médical qui s'impose. Seulement voilà, l'expert capable de manier une sonde échographique et d'interpréter les images n'est pas toujours sur place. Solution : réaliser un robot de télé-échographie. Cette idée du professeur Philippe Arbeille du CHU de Tours a reçu le soutien de l'ESA (Agence spatiale européenne) et du CNES (Centre national d'études spatiales). le projet se prépare à entrer dans sa phase opérationnelle. Un service complet de télé-échographie robotisée va prochainement être testé via le projet ARTIS (Advanced Robotic Tele-echography Integrated Service), financé par l'ESA. Alors que les derniers réglages sont apportés au robot, le projet se prépare à entrer dans sa phase opérationnelle.

le principe ? Un bras robotisé portant une sonde ultrasonore est placé sur le ventre du patient par un infirmier. De son côté, à plusieurs dizaines voire centaines de km de là, l'échographiste dirige les mouvements de la sonde à l'aide d'un joystick et réalise son diagnostic, en direct, grâce à un écran de contrôle.

Les communications entre les sites peuvent se faire par le biais de lignes téléphoniques au sol ou par voie satellitaire. La faisabilité du concept et les capacités techniques de différentes versions du robot ont déjà été démontrées. Pour autant, la validation en conditions réelles du service est encore nécessaire et sa pérennisation reste à évaluer. « Entre faire une démonstration technologique sur une journée et mettre en place un service pré-opérationnel sur plusieurs mois, il y a un grand vide que nous essayons de combler avec ARTIS », explique le français Didier Schmitt, responsable du projet au Centre de technologie de l'ESA aux Pays-bas. Démarré en novembre 2007, financé par l'ESA et piloté par le Medes (Institut de médecine et de physiologie spatiales) à Toulouse, ARTIS a donc pour objectif de concevoir un service complet de télé-échographie robotisée et d'en évaluer la pérennité.

« A travers le projet ARTIS, nous allons vérifier que le service d'échographie à distance fonctionne de bout en bout, poursuit Nathalie Ribeiro, responsable du programme « désenclavement sanitaire » au CNES. On va également étudier le marché, s'assurer que le service répond à une vraie demande. Il doit par ailleurs rester accessible ». La qualité de la liaison satellite, sur laquelle repose celle de l'examen, sera surveillée de prêt. Car si les lignes téléphoniques suffisent parfois, le satellite devient indispensable lorsque le patient se trouve géographiquement isolé. « Il faut que le débit soit suffisant pour que les images échographiques soient de qualité, c'est-à-dire interprétables par les médecins, et transmises en temps réel, précise Bernard Comet, responsable du projet au MEDES. Il faudra également vérifier s'il y a de véritables retombées médico-économiques pour l'hôpital et la caisse d'assurance maladie ». Le service de télé-échographie devrait permettre aux hôpitaux secondaires, en pénurie d'échographistes, de bénéficier de l'avis d'un expert et d'éviter le transfert systématique des patients vers de plus grands hôpitaux.

Les robots seront installés sur des sites pilotes dans le courant du 1er trimestre 2009 et le service testé tout au long de l'année. Si l'évaluation du service est positive, la télé-échographie pourrait être déployée dans divers hôpitaux secondaires mais pourrait également trouver sa place dans certains villages isolés d'Afrique ou d'Amérique du Sud. Combinée à des satellites de télécommunications, l'échographie assistée est donc de nature à améliorer sensiblement la qualité de l'accès aux soins de santé dans des localisations dépourvues de moyens terrestres ou de palier aux pénuries de spécialistes.

SG

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