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Une technologie unique pour rendre n’importe quel matériau tactile
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La jeune pousse iséroise Wormsensing, fondée par deux anciens de l'INPG de Grenoble, a développé une technologie originale qui mêle, sous la forme d'un "patch" électronique, le domaine de l'électronique souple à la microélectronique. "Ce patch peut rendre n'importe quel matériau intelligent en s'apposant à l'arrière d'une surface, mais également offrir une meilleure robustesse et sensibilité au toucher", explique Jean-Sébastien Moulet, fondateur de Wormsensing.
Car, contrairement aux capteurs traditionnels embarqués à l'arrière du verre d'un écran, cette technologie repose sur un système de détection des vibrations, capable de fonctionner même en conditions extrêmes, c'est-à-dire lorsqu'un utilisateur porte des gants, ou encore sur une surface soumise à des différences de température ou d'humidité, des dépôts de poussière, etc. Ses capteurs, allant jusqu'à 10 cm de diamètre, seraient même reliables entre eux, de manière à en élargir la surface de détection.
"En les reliant à un système de navigation, ils deviennent ainsi capables de reconnaître trois gestes principaux, que sont le slide, l'appui court ou prolongé, déclinables ensuite en plusieurs versions, comme le double ou triple clic. Nous travaillons déjà à l'ajout de nouvelles fonctionnalités, comme le zoom ou les mouvements de rotation, afin d'étoffer notre gamme de gestes", illustre Jean-Sébastien Moulet.
Grâce à des brevets développés au sein du CEA Leti (et dont elle possède l'exclusivité), la startup a déjà tissé des partenariats avec des industriels. Le plasturgiste Novares a par exemple embarqué deux prototypes de ses capteurs sur les poignées de sa Nova Car#2, en vue de faciliter l'accès au véhicule sans clé, en utilisant la technologie tactile.
Mais afin de passer à la vitesse supérieure et d'être en mesure de fournir des pièces en plus grande série, Wormsensing devrait clôturer, d'ici le milieu de l'année, sa première levée de fonds de 2 millions d'euros. Avec un objectif : financer la création de sa première ligne de production, qui sera basée à Grenoble, dans les locaux du CEA.
Le fondateur envisage une feuille de route en deux temps, avec une mise en marché de ses capteurs prévue courant 2023 pour le domaine de l'automobile. Les choses pourraient même aller plus vite sur le segment de la maison connectée, où de premiers produits embarquant sa technologie pourraient voir le jour dès 2021.
Alors que le domaine des écrans tactiles reste un marché particulièrement concurrentiel et en pleine expansion, le cofondateur de Wormsensing estime avoir une carte à jouer sur ce marché, où près de 99 % des produits seraient encore, d'après lui, réalisés à base de technologie dite « capacitive », embarquée derrière un écran. Et d'ajouter :"Nous sommes aujourd'hui les seuls à proposer une solution qui s'adapte à n'importe quel matériau, et qui n'a pas besoin d'être installée derrière un écran pour fonctionner". Face à des fabricants qui souhaitent améliorer l'expérience de leurs utilisateurs en travaillant sur le design et la fiabilité de leurs produits, le tactile serait donc encore susceptible de prendre des parts de marché. Et ce, dans plusieurs champs : automobile, maison connectée, électroménager, appareils médicaux, industrie...
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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