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Les succès de la radiofréquence dans le traitement du cancer
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Glisser une électrode dans une cellule cancéreuse pour la "brûler" à l'électricité : le traitement des cancers par radiofréquence, en pleine expansion en France, offre une alternative ou un complément à la chirurgie. Née il y a moins de 10 ans pour le traitement du cancer du foie, cette technique vit ses premières années d'application sur les tumeurs du poumon, du rein, de l'os, comme l'a présenté le docteur Thierry de Baère, lors du Congrès de la société européenne de radiologie interventionnelle et cardio-vasculaire (CIRSE), qui s'est tenu à Nice.
"Lorsque je demandais il y a deux ans dans une salle de congrès, qui avait déjà pratiqué l'ablation d'une tumeur du poumon par radiofréquence, j'obtenais deux réponses sur 40 présents, aujourd'hui c'est un tiers", constate le chef du service radiologie interventionnelle de l'Institut Gustave Roussy de Villejuif.
L'ablation tumorale consiste à amener jusqu'à la cellule malade une aiguille terminée par une ou plusieurs électrodes, en se guidant grâce à l'échographie ou au scanner. Un courant de radiofréquence de 400 à 500 kHz est alors envoyé pour provoquer un échauffement des tissus malades entre 60 et 100 degrés, et les brûler. L'intervention, qui dure environ 40 minutes, est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale. "Le taux de réussite est directement lié à la taille de la tumeur : il est de plus de 90 % au-dessous de 25 millimètres, de 80 % entre 35 et 45mm et décroît rapidement au-delà", explique le docteur de Baère. Cette nouvelle spécialité se défend de jouer l'opposition avec la chirurgie : "une technique n'exclut pas l'autre et selon le type de tumeur à traiter et les possibilités de récidive, elles peuvent même être complémentaires dans le temps", commente M. de Baère. Lorsque le patient a le choix, "il préfère généralement la solution chirurgicale s'il est au début de sa maladie, mais s'il a déjà accompli un parcours de soin long et douloureux, il privilégie la radiofréquence, beaucoup moins traumatique", explique encore Thierry de Baère. Cette attitude a jusqu'ici empêché le docteur de Baère de mener les essais comparatifs cliniques entre chirurgie et radiofréquence qui pourraient donner plus d'assise à cette dernière discipline. "Les malades auxquels on a proposé ces essais cliniques voulaient préserver leur liberté de choix et refusaient d'être tirés au sort pour savoir si on allait leur appliquer l'un ou l'autre des traitements".
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- Publié dans : Médecine
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