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Des souris génétiquement modifiées insensibles à la depression

Maladie très fréquente des pays industrialisés, la dépression est souvent handicapante. Les médicaments, s'ils sont capables de soulager les symptômes de la majorité des patients, sont parfois inefficaces et rarement capables de guérir complètement la maladie.

Une équipe de l'Institut de pharmacologie moléculaire de Sophia-Antipolis (CNRS/Université de Nice) vient de déterminer une nouvelle cible pour de futurs traitements : un gène dont l'inhibition annihile les symptômes dépressifs. Les premiers résultats en laboratoire montrent que des souris ne possédant pas ce gène se comportent naturellement comme si elles étaient traitées chroniquement par des antidépresseurs.

"Chez l'homme, la dépression est fréquente : 20 % des femmes et 10 % des hommes font une dépression qui nécessite un traitement une fois dans leur vie", precise Press Michel Lazdunski, à la tête de l'équipe de recherche. "Cette dépression est le résultat de deux choses : des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux liés au stress. Les deux sont nécessaires pour que cela se produise", a-t-il ajouté.

Si les antidépresseurs améliorent l'état des patients dans environ 70 % des cas, ils n'entraînent une rémission complète de la maladie que chez 30 à 40 % d'entre eux. De plus, près d'un tiers des sujets traités résiste aux traitements existants.

D'où l'importance de nouveaux traitements capables de prendre en compte les mécanismes de la dépression. C'est l'objectif des chercheurs français qui viennent de créer une lignée de souris génétiquement modifiées résistant totalement à la dépression, grâce à la suppression d'un gène correspondant à un canal ionique présent dans toutes les régions du cerveau impliquées dans cette maladie.

"Un canal ionique est une micro-machine qui crée de l'électricité dans le cerveau", explique Michel Lazdunski. "Il y a des centaines de types de micro-machines qui créent de l'électricité. Enlever l'une d'entre elles conduit à une résistance à la dépression".

Lui et son équipe ont observé que ces souris génétiquement manipulées se reproduisent, se nourrissent, grandissent et se comportent dans leurs activités de tous les jours comme des souris normales. Mais lorsqu'elles sont soumises à une variété de stress qui entraîne un état proche de la dépression, elles y résistent remarquablement, comme des souris normales qui auraient été préalablement traitées par des antidépresseurs.

Ce travail montre qu'on peut produire génétiquement une résistance à la dépression et permet donc de désigner une cible nouvelle pour la recherche de nouveaux antidépresseurs qui, en inhibant ce canal, mimeraient ce qui se produit dans l'élimination génétique.

NN

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