RTFlash

Une société lyonnaise crée des souris transgéniques à la demande

Une souris cardiaque ou un rat obèse : le carnet de commandes de la société GenOway est rempli de rongeurs malades qu'elle crée à la demande de laboratoires publics et privés pour les aider dans leurs recherches sur les pathologies humaines. "Quand des chercheurs soupçonnent un gène de jouer un rôle dans le développement d'une maladie, ils s'adressent à nous pour que nous leur fournissions des souris transgéniques. Ces dernières possèdent le gène en question mais sur-exprimé ou sous-exprimé par rapport à la normale", explique Eric Goditiabois, chargé de communication de la société lyonnaise.

Ces OGM permettent des recherches "plus précises" qu'avec les souris saines. "Les laboratoires peuvent directement contrôler l'efficacité des traitements sur des souris malades", poursuit Marie Norbert, responsable du marketing chez GenOway. Depuis 1999, cette société qui emploie une cinquantaine de chercheurs, a créé de 150 à 200 modèles de souris différents. "Dans chaque cas, nous avons fourni "une lignée", c'est-à-dire un mâle et une femelle porteurs du même gène déficient, dont la descendance aura également ce gène", précise-t-elle. Les modifications portaient par exemple sur le système nerveux, le coeur ou le développement de tumeurs cancéreuses. En partenariat avec l'Institut de la recherche agronomique (INRA), GenOway a marqué un progrès scientifique important en 2003 en réussissant le premier clonage de rat, ce qui lui a ouvert de nouvelles portes.

"Avec 94 % de leurs gênes identiques à ceux des hommes, les rats sont encore plus intéressants que les souris pour les chercheurs. Ils présentent même des symptômes du vieillissement comme les rhumatismes, la prise de poids, etc.", selon Eric Goditiabois. Ils pourraient donc être particulièrement utiles dans la recherche contre la maladie d'Alzheimer, l'obésité ou le diabète, des secteurs potentiellement lucratifs pour les laboratoires pharmaceutiques. Deux d'entre eux ont d'ailleurs passé commande auprès de GenOway. Le numéro un mondial de la pharmacie, l'américain Pfizer et l'Allemand Altapharma ont chacun demandé un rat transgénique. Ces clones, dont la caractéristique reste confidentielle, devraient être livrés en 2006, au plus tôt. En attendant la petite société française continue de grandir. En janvier 2005, elle a racheté une concurrente allemande, Murinus, si bien qu'elle n'a plus aujourd'hui que deux rivales en Europe.

AFP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top