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Un service de multi-covoiturage basé sur la blockchain expérimenté à Lyon

Pour développer le covoiturage de courte distance, il faut parvenir à lever l'obstacle lié à la masse critique qui permet de proposer aux usagers une offre suffisamment conséquente et un service fiable. Pour surmonter cet écueil, la métropole lyonnaise va expérimenter, en partenariat avec l'Institut de recherche technologique (IRT) SystemX, un nouveau dispositif basé sur la blockchain afin d'interconnecter plusieurs plates-formes de covoiturage dédiées aux trajets domicile-travail.

"Ce projet s'inscrit dans un contexte réglementaire en cours d'évolution avec la loi d'orientation sur les mobilités qui vise à faciliter l'expérimentation de solutions alternatives sur la régulation du trafic routier. En région lyonnaise, l'autorité organisatrice de la mobilité locale souhaite mettre en place une voie de covoiturage dynamique sur un tronçon de l'A6/A7", expose Yann Briand, chef de projet à l'IRT SystemX.

Concrètement, sur un 2x3 voies, des sections de la voie de gauche seront à certains moments réservées aux véhicules qui font du covoiturage, mais aussi aux véhicules transportant deux passagers ou plus, aux véhicules à faibles émissions, aux taxis et aux transports en commun. Une série de signalisations dynamiques leur indiqueront quand la voie leur sera dédiée.

Dans le cadre de ce projet de covoiturage, l'IRT SystemX devra lever trois verrous technologiques : d'abord, assurer l'interfaçage technique et fonctionnel entre les différentes plates-formes de covoiturage conçues de manière indépendante les unes des autres. Ensuite, assurer les échanges financiers entre les différents acteurs. Enfin, s'assurer que le parcours usager reste identique et ne soit pas altéré par l'imbrication de cette couche de blockchain.

"L'objectif , c'est d'augmenter le taux de remplissage des véhicules (qui s'établit aujourd'hui entre 1,1 et 1,2 personne) pour fluidifier le trafic. En échange, les usagers de cette voie réservée auront la garantie d'un temps de parcours maîtrisé", ajoute Yann Briand. "Pour parvenir à cet objectif, le projet vise à décupler le volume d'offres de covoiturage pour les trajets du quotidien sans complexifier l'expérience utilisateur".

Cette mutualisation s'effectuera en back office par l'intermédiaire d'une plate-forme blockchain, qui ne sera pas visible des usagers. Ces derniers auront ainsi la possibilité d'accéder à toutes les offres des trajets proposées par les différents acteurs présents sur le territoire, tout en restant sur l'interface de leur opérateur habituel.

Les technologies de la blockchain devraient permettre d'interfacer techniquement les différentes plates-formes de covoiturage qui n'ont pas été conçues selon un socle commun. La chaîne de bloc va également permettre de mettre en place une chambre de compensation pour assurer les transactions financières entre les opérateurs. Le projet doit démarrer officiellement dans le courant de l'été et l'IRT SystemX espère réaliser les premières expérimentations sur le terrain à partir de 2020.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

L'Usine Digitale

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