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Un robot révolutionnaire pour désamianter sans risques les bâtiments

Dans le Pas-de-Calais l’entreprise Cabre, une PME de 300 personnes basée à Courrières, a été retenue pour effectuer le désamiantage de la résidence Maréchal-Leclerc à Hénin-Beaumont, qui comporte 117 logements répartis en huit bâtiments. Cette entreprise est l’une des deux seules entreprises de France métropolitaine à posséder le tout nouveau robot AS Protek distribué par une filiale de Kärcher.

Le robot AS Protek utilise l’ultra haute pression avec aspiration à la source pour décaper les surfaces amiantées. L’eau projetée décape l’amiante. Les boues de décapage aspirées à la source sont alors transformées en galettes humides de petite taille.

L’appareil est composé de deux chaînes : une chaîne de dépose et une de traitement. La première, installée sur les lieux à traiter, dispose d’une tête robotisée supportée par un cadre et reliée à un groupe à ultra-haute pression : 2 500 à 3 000 bars avec un débit d’eau de 18 litres par minute. Grâce à un système d’aspiration à la source, les émanations sont minimes (5 fibres par litre d’air).

L’eau et l’amiante sont alors pompés jusqu’à la deuxième chaîne installée à l’extérieur du bâtiment. La boue résiduelle est envoyée vers une presse qui sépare l’eau et l’amiante. Filtrée et purifiée, l’eau est envoyée dans le tout-à-l’égout. Quant à l’amiante, elle est compactée et transformée en galets destinés à être stockés dans des déchetteries spécialisées.

« Nous avons opté pour une élimination complète de l’amiante dans l’ensemble de la résidence », explique Frederic Talik, directeur général adjoint de Sia Habitat, troisième ESH des Hauts-de-France, qui gère la résidence. « Y compris à l’intérieur des logements. Le recouvrement présentait des risques pour la santé des salariés chargés de la maintenance du bâtiment et les locataires amenés à percer des trous dans les murs. L’opération concerne tous les enduits intérieurs ainsi que les composants extérieurs : balcons, toitures et supports extérieurs des logements et parties communes ».

"Le robot réduit considérablement la pénibilité du métier grâce à l’aspiration à la source", précise Frédérik Joly, responsable amiante chez Cabre. "L’atmosphère de travail est plus saine et ne nécessite plus de confinement, ce qui représente également un gain de temps. La manutention est également limitée : fini les sacs de poussière d’amiante que les ouvriers doivent charrier entre les étages. Ici, la matière est acheminée directement vers la centrale de traitement. Son compactage minimise la problématique des déchets".

AS Protek fait également du «deux en un » pour le traitement des sols : il décape en une seule opération la dalle et le ragréage, contrairement à la méthode traditionnelle qui nécessite le décapage de la dalle avant désamiantage. Malgré l’aide du robot, l’opération demeure un travail pénible et très réglementé. Les opérateurs, après une formation spécialisée, suivie d’une habilitation, ne peuvent travailler que 6 heures dans une journée, par tranches de deux heures entrecoupées de pauses d’une demi-heure avec douche intégrale.

Sur l’opération d’Hénin-Beaumont, cinq opérateurs se relaient pour utiliser le robot. Il leur faut en moyenne quatre à cinq jours pour désamianter un logement. La totalité du chantier, qui sera achevé fin 2018, représentera un total de 8 000 heures. Le marché potentiel est immense. On estime en effet que trois logements sur quatre en France contiennent de l’amiante.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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