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Un robot qui automatise les inventaires

Une première mondiale ! Le staff d’ID Logistics ne cachait pas sa satisfaction, dans son entrepôt de Berre-L’Étang (Bouches-du-Rhône), que le logisticien a dédié à son client Panzani, lors de la présentation de l’Autonomous Stock Taking Robot by ID Logistics. Ce robot, appelé plus simplement Astrid, est le résultat de trois ans et demi de développement. Il est censé révolutionner la vie des gestionnaires de stock (GDS) ces personnels qui, dans les entrepôts logistiques, sont tenus de connaître à l’unité près les millions de produits présents dans les bâtiments, afin de les expédier aux clients de leurs clients mais aussi pour des motifs de comptabilité et d’inventaires fiscaux.

Sa fonction consiste à identifier, à haute vitesse, et de façon complètement automatique - donc sans intervention humaine -, les dizaines de milliers de palettes présentes dans les racks, en photographiant les codes-barres présents sur leurs faces. Développé avec E-dentic, qui s’est consacré à la partie reconnaissance-identification desdits codes-barres et par Wyca qui a géré la partie mobile, soit concrètement le chariot sur lequel il repose, Astrid répond à un besoin quotidien des entrepôts. Astrid déploie deux séries de deux appareils photos à focale fixe qui, positionnées d’une part et d’autre d’un mat télescopique de 11,5 mètres de haut, scrutent les pallettiers lors du passage de l’appareil dans les allées des entrepôts.

L’utilisation de la vision pour reconnaître les codes-barres, y compris en conditions difficiles, c’est-à-dire dans de mauvaises conditions de lumière, n’est pas nouvelle en soi. Ni d’ailleurs le fait de la réaliser en hauteur…. L’homme d’une part, et les drones d’autre part, en sont capables. Mais il s’agit d’opérations dangereuses dans le premier cas - car l’opérateur doit se hisser sur des nacelles - ou consommatrices de main d’œuvre car, pour ce qui concerne les drones, un pilote est toujours nécessaire et, de plus, il faut bloquer les allées.

Face aux technologies concurrentes, le robot inventoriste d’ID Logistics se distingue pour son degré élevé d’automatisation et sa vitesse d’exécution. Concernant le premier aspect, Wyca met en avant un robot mobile de type AMR très rapidement opérationnel, qui n’a besoin ni de tracés ni de déflecteurs pour se mouvoir dans l’entrepôt. En quelques heures seulement, l’appareil effectue une cartographie de son environnement grâce à deux Lidars 3D qui équipent sa base et est prêt à opérer. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour l'envoyer faire son tour... Toute présence humaine est immédiatement détectée grâce à une deuxième paire de scrutateurs ; en cas de danger, le robot ralentit et, le cas échéant, il s’arrête.

Ainsi, l’appareil peut travailler de nuit comme de jour en complète autonomie, y compris en coactivité, c’est-à-dire avec du personnel ou des caristes tout autour, répondant aux problèmes prégnants de manque de personnel dans le secteur de la logistique. Concernant le deuxième aspect, Astrid est capable d’identifier 5000 palettes par heure, ce qui équivaut à dire qu’il est peut passer au peigne fin un entrepôt de 100 000 m² en une nuit. En comparaison, un homme est capable de scanner 100 palettes par heure et un drone 250 palettes par heure.

Pour améliorer la vitesse d’analyse des images, E-dentic a eu recours à l’intelligence artificielle (IA). Sans entrer dans les détails, l’appareil est capable de comprendre quand une palette est présente, quand elle ne l’est pas, si c’est la bonne palette, si elle possède les bonnes dimensions, et d’assimiler toutes les informations logistiques présentes sur les étiquettes grâce aux codes-barres correspondants.

Dès qu’elles sont acquises, les données sont immédiatement comparées avec celles qui sont présentes dans le WMS, l’outil de base de tout entrepôt, censé donné un cadre fidèle de l’état des stocks. C’est à ce moment-là que sont relevées les erreurs; « Si des discordances sont détectées, l’interface ne les corrige pas mais demande au gestionnaire de stock de le faire » - souligne Stéphane Jupin, directeur technique de E-dentic – « la décision finale revient toujours à l’homme qui peut ainsi comprendre pourquoi une palette se retrouve au mauvais endroit et prendre les mesures pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus ».

La production en série d’Astrid sera assurée par Usitech, un spécialiste des machines spéciales basé à Brens, dans le Tarn, partenaire de Wyca. Une dizaine d’exemplaires seront fabriqués dans les semaines qui viennent, l’objectif étant d’équiper autant de sites chez ID Logistics en France. En septembre, le robot sera commercialisé à plus large échelle, y compris auprès de logisticiens concurrents, et, à partir de 2023 à l’étranger, dans les autres filiales d’ID Logistics. E-Dentic assumera le rôle d’intégrateur et prendra en charge la commercialisation et les services. Le robot sera proposé à la location, dans le cadre d’un contrat de service à partir de 3000 euros mensuels.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

L'Usine Nouvelle

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