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Le robot américain Spirit transmet des images de Mars d'une qualité extraordinaire

La première sonde de la mission américaine Mars Exploration Rover, lancée de Cap Canaveral le 10 juin dernier, s'est posée sans encombre sur Mars dans la nuit de samedi à dimanche. Quelques heures plus tard, le robot Spirit, qui a pour mission de chercher des traces de la présence d'eau, envoyait ses premières photos de la planète rouge. Obéissante, la sonde avait envoyé des signaux vers la Terre juste après s'être posée sur Mars, confirmant être bien arrivée. Elle se trouverait au milieu du Cratère Gusev, un vaste bassin juste au sud de l'équateur martien. Mais il faudra plusieurs jours aux scientifiques sur Terre pour localiser exactement ce point d'arrivée. La Nasa a précisé que le déploiement des panneaux solaire du robot s'était déroulé normalement, permettant à Spirit de recharger les batteries alimentant équipements de bord et assurer leur survie dans le froid martien, qui peut atteindre -100 degrés C. Spirit a transmis 60 à 80 images dès dimanche, et avec les premiers envois, les experts de la NASA ont rapidement assemblé une vue panoramique du paysage battu par les vents de la planète rouge, ainsi qu'une vue du "rover", tous panneaux solaires déployés. Les images montrent une partie du robot posé au milieu d'une plaine rocailleuse, devant un gros rocher, des photographies d'une excellente définition, pouvait-on observer sur les écrans dans la salle de contrôle de la mission au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena (Californie). Ces clichés en noir et blanc donnent une vue panoramique de la surface martienne, aride et couverte de roches, autour de l'atterrisseur, qui s'est posé au centre du cratère Gusev, soit à l'endroit même où il devait le faire. Les images, réalisées en milieu d'après-midi martienne, montrent un désert, à perte de vue autour du robot. Spirit pourrait s'arrêter dans un premier temps au-dessus de petites cavités pleines de poussières qui ont suscité les interrogations des chercheurs. Ces derniers tentaient par ailleurs d'évaluer la distance entre le robot et plusieurs crêtes alentour. "Les images sont exceptionnelles", a commenté John Callas, responsable scientifique de la mission tandis que des clichés de la surface martienne apparaissaient sur un écran géant du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena (Californie). "La qualité est la meilleure jamais obtenue. C'est incroyable". C'est la première fois que des images de la planète rouge sont prises en stéréoscopie, procédé qui permet d'obtenir une impression de relief et davantage de profondeur de champ, ce qui permettra aux scientifiques de repérer encore plus précisément les zones à explorer. Spirit a ensuite transmis les premières photos en couleur et à très haute résolution prise sur Mars. La qualité de ces photos a dépassé les espérances de la Nasa, montrant pour la première fois les vraies couleurs de la planète dite "rouge", qui tire en fait sur l'ocre, parsemée de rochers bleutés.Cette image, composée d'une mosaïque de 12 photographies prise par la caméra panoramique à haute définition du robot, est d'une telle qualité qu'elle a permis à la Nasa d'effectuer un zoom pour montrer le détail des pierres et rochers qui parsèment le sable de couleur ocre devant le robot. L'image de 12 millions de pixels est d'une qualité "trois ou quatre fois meilleures" que celles prises par toute autre mission sur Mars, a ajouté M. Bell. Il s'agit là des premières images de Mars depuis celles envoyées par Pathfinder en 1997. Et on attendait les premières photos couleur pour plus tard dans la journée. Un fois au sol, Spirit a mis environ 90 minutes à se mettre au travail, rétractant les airbags qui avaient protégé sa chute, et déployant les antennes solaires qui lui fourniront son énergie. En revanche, le robot attendra encore neuf jours avant de quitter sa base et de partir en mission, à la recherche de preuves qu'il y a eu un jour de l'eau sur Mars. La descente vers Mars s'est déroulée parfaitement. Un peu moins de deux minutes avant de se poser, l'engin a ouvert son parachute et, 20 secondes plus tard, s'est débarrassé de la partie basse de son bouclier thermique devenu inutile, exposant l'enveloppe en forme de cône protégeant le robot, elle-même couverte de coussins d'air. Six secondes avant l'impact au sol, les coussins d'air se sont gonflés, les fusées sur la partie supérieure du bouclier de la sonde se sont allumées pour stabiliser l'engin, puis à environ 15 mètres du sol, cette partie s'est détachée du robot qui est tombé librement pour rebondir une quinzaine de fois, parcourant environ un km avant de s'immobiliser. Depuis qu'on sait que Spirit a survécu aux "six minutes d'enfer" de son entrée dans l'atmosphère martienne, c'est la joie en continu au Laboratoire de propulsion aéronautique (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA à Pasadena, en Californie. Après plusieurs missions martiennes s'étant soldées par des échecs, la tendance semble désormais inversée. "C'est une grande nuit pour la NASA: nous sommes de retour!", a déclaré l'administrateur de la NASA Sean O'Keefe lors d'une conférence de presse tôt dimanche matin. A la NASA, on savoure en effet tout particulièrement un succès intervenant onze mois tout juste après la catastrophe de la navette Columbia, dans laquelle, le 1er février, sept astronautes avaient trouvé la mort. Cette mission d'un coût record (820 millions de dollars) met en oeuvre des moyens sans précédent: 250 spécialistes et chercheurs de la Nasa mobilisés pendant trois mois pour permettre aux deux robots à six roues de 180 kg, de la taille de voiturettes, de déjouer les pièges d'une planète qui a été le tombeau de tant d'autres tentatives humaines pour percer ses mystères. Il s'agit de la plus ambitieuse mission jamais menée sur la planète rouge, trois mois d'exploration à la recherche de traces d'eau, indiquant l'existence de vie présente ou passée. "Je suis très, très fier de cette équipe et nous sommes sur Mars. C'est une réussite absolument incroyable", a lancé Sean O'Keefe. Il a ensuite arrosé ce succès au champagne avec les membres de la mission. Dans trois semaines, le 24 janvier, la sonde jumelle de la mission, partie le 7 juillet, doit atterrir à son tour, mais de l'autre côté de la planète rouge, et installer le robot Opportunity. Chacun de ces deux robots, opérationnels pour une durée de 90 jours, doit étudier la géologie de son site d'attribution pour déterminer si les conditions ont pu être favorables à une forme de vie. Montés sur six roues en aluminium et dotés de caméras, ces "rovers" pèsent chacun 172,8kg, à comparer aux 10,8kg du petit robot Sojourner, lancé sur Mars par la mission Pathfinder en 1997. Ils devront transmettre leurs données au Laboratoire de propulsion aéronautique de la NASA à Pasadena via la sonde Mars Global Surveyor, en orbite autour de l'astre. Les deux sondes de Mars Exploration Rover arrivent en tous cas dans un environnement martien particulièrement encombré puisqu'outre Mars Global Surveyor, deux autres sondes tournent actuellement autour de la planète rouge: l'américaine Mars Odyssey et l'européenne Mars Express, dont le petit atterrisseur Beagle-2, censé s'être posé le jour de Noël, reste muet malgré une dizaine de tentatives de contact. "Au cours de ce siècle, nous voulons prouver que nous ne sommes pas la seule chose vivante dans cet Univers, et nous aurons la technologie pour le faire", a déclaré M. Weiler, l'un des responsables de ce projet à la NASA, en promettant que "Mars est le premier endroit où nous cherchons".

Mars Exploration Rover :

http://marsrovers.jpl.nasa.gov/home/index.html

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