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Des revêtements qui changent de couleur en cas de défaillance
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Et si les pièces et objets défaillants ou fragilisés affichaient d’eux-mêmes leurs faiblesses ? C’est l’idée développée par la société bordelaise Olikrom, fondée en octobre 2014, qui conçoit des revêtements intelligents. Issus des recherches de Jean-François Létard, ancien directeur de recherches au CNRS, les pigments intégrés aux peintures, vernis et encres - dont seront recouverts les pièces à protéger - doivent permettre de détecter un choc, un changement de température, la présence de gaz ou de solvant… en changeant de couleur en fonction des modifications de leur environnement.
Un ingénieux système qui intéresse de nombreux industriels. La jeune société compte déjà 70 groupes partenaires. Dont Airbus, désireux de renforcer la qualité et la sécurité de ses avions. Lors de leur transport ou de leur assemblage, il arrive en effet que les pièces des avions subissent des chocs qui peuvent altérer leur qualité et leur sécurité. Seulement, les défauts générés ne sont pas toujours visibles ou renseignés. Afin d’en être automatiquement avertis, Airbus et Olikrom ont imaginé une peinture intelligente capable de détecter les impacts sur les matériaux composites.
Les pièces les plus sensibles, préalablement enduites de ce vernis, “changent de couleur sous l’effet d’une variation de pression, dont le seuil a été déterminé”, détaille Jean-François Létard. Une avancée par rapport au contrôle par ultrasons, ordinairement effectué. Car si ce dernier permet tout à fait d’identifier les dommages éventuels, il prend plus de temps : près de 2 heures par mètre carré. Contre un coup d’oeil pour ce nouveau procédé.
Parallèlement, Airbus et Olikrom ont aussi développé un revêtement thermosensible, capable de prévenir des risques de surchauffe. Afin de gagner en précision, les essais ont été réalisés sur une pièce volontairement située à proximité de zones habituellement chaudes, tel un capot de moteur.
Si la technologie existe déjà depuis une vingtaine d’années, la formule proposée “permet de mesurer plus précisément le seuil de transition des températures, et de gagner en longévité”, souligne Jean-François Létard. La couleur de la peinture est conçue pour évoluer après que les seuils de 120° et 140° ont été dépassés. A ce stade, les composites ne sont pas définitivement endommagés. Il s’agit d’avantage d’un message d’alerte déclenché dans le cadre d’une maintenance préventive.
Selon les cas de figure, "on peut également imaginer que le processus de coloration soit réversible ou non”, détaille encore l'entrepreneur-chercheur. Une pièce qui aurait viré au rouge sous l’effet de la chaleur pourrait revenir à sa teinte initiale une fois la température redescendue. Au contraire, une prise électrique qui aurait subi un court-circuit se colorerait de manière irréversible. Créée il y a deux ans à peine, la société compte aujourd'hui une douzaine de brevets dans son portefeuille. Et ambitionne désormais de se doter d'un site industriel.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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