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Reprogrammer le système immunitaire pour combattre la maladie

Il y a deux ans, une nouvelle thérapie innovante mise au point par David Porter et mobilisant les lymphocytes T contre les cellules cancéreuses a permis des succès spectaculaires dans le traitement de certaines formes de leucémie.

Dans ce nouveau type de traitement, les lymphocytes T repèrent les cellules leucémiques grâce à une protéine (CD19) qui se trouve à leur surface. Le problème est que cette protéine est également présente sur d’autres cellules et tissus qui ne sont pas touchés par la maladie et qui risquent d'être éliminés par cette approche thérapeutique.

Plusieurs équipes américaines tentent donc d'améliorer cette reprogrammation du système immunitaire pour la rendre encore plus sélective et efficace de manière à pouvoir combattre certains cancers à mauvais pronostics, comme le cancer du pancréas, des ovaires ou encore les myélomes multiples.

La thérapie mise au point par David Porter a notamment inspiré un autre chercheur, George Coukos, qui a annoncé, il y a six mois, la prochaine expérimentation d'un vaccin thérapeutique contre le cancer des ovaires et pense également développer de nouveaux types de vaccins thérapeutiques contre le cancer du sein et le mélanome.

Mais un autre chercheur, en lien avec Porter et Coukos, veut aller encore plus loin et souligne que cette nouvelle approche thérapeutique ne se limite pas aux cancers et pourrait également permettre de combattre très efficacement certains virus redoutables, comme le VIH.

Concrètement, cette approche utilise le fait que les malades dont les lymphocytes T sont démunis de la protéine CCR5 en surface deviennent résistants au VIH. S'appuyant sur cette particularité biologique, les chercheurs sont parvenus à modifier génétiquement les lymphocytes T de patients séropositifs de manière à ce que leurs lymphocytes T n'expriment plus cette protéine CCR5.

Cette nouvelle thérapie a ensuite été expérimentée chez 13 patients séropositifs qui ont accepté de suspendre de manière très encadrée et pour une durée limitée leur traitement antiviral classique. Après être d'abord remontée, la charge virale a ensuite chuté jusqu'à devenir indétectable, ce qui démontre l'efficacité de ce nouveau traitement.

Néanmoins, les chercheurs restent prudents et rappellent qu'en dépit de ces résultats très prometteurs, le VIH possède la propriété de pouvoir rester en sommeil dans certains types de tissus pendant de nombreuses années, ce qui le rend quasiment indétectable. Il se pourrait toutefois que cette nouvelle approche thérapeutique permette à terme aux malades du sida de pouvoir vivre pratiquement normalement avec leur maladie sans être obligés de prendre toute leur vie de lourds traitements antirétroviraux.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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