RTFlash

Vivant

À Rennes, ce robot ultraprécis prépare les solutions de chimiothérapie

Le centre de lutte contre le cancer Eugène Marquis de Rennes s’est doté d’un impressionnant robot chargé de préparer les traitements des cancers par chimiothérapie. Son bras mécanisé, ultraprécis, assemble les solutions injectables en toute sécurité. Et contribue aussi à réduire les troubles musculosquelettiques des techniciens de laboratoire.

Pour accéder dans l’unité de préparation des chimiothérapies injectables du centre de lutte contre le cancer Eugène Marquis de Rennes, il faut suivre un protocole digne d’un bloc opératoire. Enfiler des tenues bleues stériles auxquelles on ajoute une casaque, des surchaussures, un masque et une charlotte. Et surtout avoir le badge permettant de déverrouiller le sas d’entrée. « Dans cette pièce, l’air est contrôlé et filtré. Les normes d’hygiène y sont très strictes », assure le Docteur Claude Bertrand, responsable de la pharmacie du centre. Dans une armoire vitrée verrouillée, sont entreposés des petits flacons de cytotoxines aux noms compliqués. Des tueurs de cellules cancéreuses. « Ceux-là sont pour les traitements des cancers du sein, précise le Docteur Bertrand. En dessous, surtout pour les cancers du rein et du côlon ». Des produits, qui comme leur nom l’indique, sont très dangereux et doivent être manipulés avec un luxe de précaution.

Mais le responsable est surtout très fier de présenter la nouvelle acquisition de son laboratoire. « Chemo : c’est un robot capable de préparer les solutions de chimiothérapie. Pour l’instant, nous sommes le deuxième centre en France, après Gustave Roussy dans le Val-de-Marne, à en être équipés ». Un investissement de près de 500 000 € pour cet appareil qui a été mis en service en novembre dernier.

À travers la paroi vitrée de l’imposant appareil, le bras mécanisé du robot se lance dans une étonnante chorégraphie. Sa pince saisit d’abord un flacon de cytoxine dont il a préalablement scanné le code-barres et en a pesé le contenu. Puis il présente le flacon à une seringue qui va en extraire la quantité programmée. Ensuite, il va s’emparer d’une poche de liquide de dilution dans laquelle il va réinjecter la solution anti-cancer. Sans aucun tremblement ni hésitation. Puis mettre à disposition le produit finalisé avec là encore, toute une série de contrôles informatisés.

Technicienne de laboratoire, Élodie Boucheny surveille le processus. « J’ai programmé, sur le logiciel du robot, toutes les solutions de chimiothérapie qui nous sont commandées par les services de soins », explique-t-elle. « Ensuite j’alimente le robot avec les produits nécessaires et c’est lui qui les assemble ». Une collaboration aussi appelée cobotique. Une interaction entre homme et robot pour atteindre un objectif commun.

Un nouveau partenaire de travail qu’elle a rapidement adopté. « Il contribue à diminuer nos risques de troubles musculosquelettiques, de se piquer lors des manipulations ou de faire des erreurs, assure-t-elle. Traditionnellement, on prépare les solutions de chimiothérapie dans ce que l’on appelle des isolateurs. » De grandes boîtes vitrées équipées de manchons en caoutchouc dans lesquelles les techniciens introduisent leurs bras pour manipuler les produits.

« C’est assez fatigant d’autant que l’on a toujours les bras en suspension. D’où l’apparition de troubles musculosquelettiques ». Des isolateurs qui n’ont d’ailleurs pas encore disparu du laboratoire. « Nous sommes en train de faire monter en charge l’activité du robot et espérons qu’il réalise près de 50 % des 37 000 poches de chimiothérapie que nous assemblons chaque année », assure le Docteur Bertrand.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Ouest France

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top