RTFlash

Réchauffement en Arctique : le coupable serait la rétraction des glaces de mer

Un article paru dans Nature apporte une explication au réchauffement marqué mesuré en Arctique depuis l'an 2000. Le facteur principal en est la rétraction des glaces de mer, en particulier durant l'été et l'automne. Ce facteur domine les autres, nuages, vapeur d'eau, courants marins, mouvements de l'atmosphère. Une poursuite de cette rétraction de la banquise arctique, attendue, devrait donc encore amplifier le réchauffement futur.

Portant sur la période 1989/2008, l'étude visait à élucider les causes de «l'Amplification arctique» ainsi nommée par les climatologues qui s'attendaient à ce que le réchauffement y soit particulièrement marqué. Il est au rendez-vous des mesures de températures par satellites, mais quel en était le mécanisme ?

C'est à cette question que Screen et Simmonds ont répondu. En piste comme facteurs explicatifs, il y avait la réduction de la couverture de neige en mer, la situation en Arctique en septembre dernier) le changement dans la circulation océanique et atmosphérique, la couverture nuageuse et la teneur de l'air en vapeur d'eau. Tout joue, mais avec quelle pondération des différents facteurs ? De précédentes études avaient plutôt attiré l'attention sur le transport accru de chaleur et d'humidité vers la région polaire arctique.

Les deux chercheurs se sont penchés avec plus de précision sur le profil vertical du réchauffement des vingts dernières années. Un réchauffement concentré sur l'air à proximité de la surface du sol et des océans est en effet plus sensible à un retrait de la couverture de neige et des glaces de mer, tandis qu'un réchauffement plus net de l'atmosphère serait le signe d'une cause plus liée à la circulation atmosphérique.

Or, ils ont justement découvert que l'augmentation de températures est surtout forte en surface, avec des valeurs de 1,6°C, en hiver, 0,9°C au printemps, 0,5°C en été et 1,6°C en automne par décennie pour les latitudes 70°-90°N. Paradoxalement, l'augmentation est moindre en été... car l'énergie est utilisée à la fonte accrue des glaces de mer et au réchauffement de l'océan.

L'amplification est particulièrement nette sur les surfaces le plus concernées par la rétraction des glaces.

Les deux auteurs concluent que la rétraction des glaces de mer est responsable de la majorité de l'amplification polaire du réchauffement climatique. Comme ce phénomène devrait s'accroître, en raison de la diminution de l'épaisseur moyenne de la glace, cette rétroaction positive devrait encore s'amplifier à l'avenir.

Libération

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

    Recommander cet article :

    back-to-top