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Quelle alimentation préconiser pour augmenter l’espérance de vie post-cancer du sein ?

Une étude française a évalué l’impact de trois régimes alimentaires (limitant la résistance à l’insuline, l’inflammation et les œstrogènes) sur le pronostic post-cancer du sein. Les résultats montrent que les femmes qui adhéraient davantage à une alimentation limitant le risque d’insulino-résistance et plutôt anti-inflammatoire avant le diagnostic de cancer du sein ont une meilleure survie que les autres.

Bien que le rôle de l’alimentation comme facteur protecteur de la survie post-cancer soit encore limité, les auteurs évoquent que « ce serait la première fois que l’association entre le potentiel insulinémique, inflammatoire et œstrogénique de l’alimentation et la mortalité est évaluée ». Pourquoi est-ce important ? Les mécanismes impliquant l’inflammation, l’insuline et les œstrogènes ont été tous trois associés au cancer du sein. De plus en plus d’études portent sur des modèles alimentaires plutôt que sur un aliment ou un nutriment, offrant une cohérence plus forte à la réalité, même si elles sont plus complexes à réaliser. Aujourd’hui, il reste encore difficile de proposer des recommandations alimentaires spécifiques après un cancer, malgré une contribution probable au pronostic des patients.

Les chercheurs ont examiné via une étude prospective, l’association entre l’adhésion à trois types de régimes – 1/ réduisant le risque d’insulino-résistance ; 2/ anti-inflammatoire ; 3/ anti-œstrogénique – et la mortalité toutes causes confondues ainsi que celle spécifiquement liée au cancer du sein. Si le premier régime était défini a priori, des scores spécifiques indiquant l’importance des aliments inflammatoires et œstrogéniques dans l’alimentation ont été calculés pour les deux autres. Les patientes étudiées étaient issues de l’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition, cohorte collaborative qui porte sur plus d’un demi-million d’adultes d’âge moyen recrutés entre 1992 et 2000). Au moment du recrutement, les participantes ont rempli un questionnaire spécifique concernant leurs habitudes alimentaires durant l’année écoulée, leur mode de vie, leurs antécédents médicaux et leurs données anthropométriques. Un prélèvement de sang a également été réalisé pour conduire de multiples analyses. Les données concernant le cancer et la mortalité ont été recueillies via les registres du cancer des différents pays.

Au total, 13.270 femmes ayant un cancer du sein ont été incluses. Elles provenaient de différents pays : Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède. Durant un suivi moyen de 8,6 ans à partir du diagnostic, 1.475 sont décédées du fait de leur cancer. Le profil type des femmes atteintes de cancer du sein dans la cohorte EPIC correspondait à une femme âgée entre 55 et 65 ans, non fumeuse, consommant de l’alcool avec modération, dont le poids était normal et qui était plutôt inactive physiquement. Les femmes de l’étude étaient majoritairement ménopausées (77 %) et avaient une tumeur non métastatique (82 %).

Les analyses ont montré que les femmes qui adhéraient le plus à un régime limitant le risque de diabète avaient 20 % de diminution du risque de mortalité toutes causes confondues par rapport à celles qui y adhéraient le moins. Chaque augmentation du score d’adhésion à ce régime diminuait ce risque de 7 %. Les associations entre l’adhésion à un régime limitant le risque de d’insulino-résistance ou l’inflammation et la mortalité étaient plus fortes chez les femmes ménopausées, physiquement inactives, et chez celles qui présentaient des tumeurs métastatiques.

Le fait de ne pas adhérer à un régime favorisant l’insulino-résistance ou proinflammatoire était associée à une diminution de 17 % du risque de mortalité globale (HR 0,83 [0,73-0,93]) par rapport à un régime favorisant l’insulino-résistance et proinflammatoire. La survie à 15 ans de femmes ayant un régime favorisant l’insulino-résistance et pro-inflammatoire était de 69 % contre 73 % pour celles qui avaient une alimentation qui favorisait le moins l’insulino-résistance et la plus anti-inflammatoire.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BJC

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