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Quel avenir pour la voiture électrique ?

Selon Eric Besson, ministre de l'industrie, le « marché mondial  de la voiture électrique est estimé à près de 4,5 millions d'unités par an à l'horizon 2025 » et il devrait générer en France « plus de 12 milliards d'euros d'activité par an ». Il devrait permettre ainsi « de réduire de 3 % les émissions de CO2 et de 4 millions de tonnes équivalents pétrole nos importations d'énergie fossile ». Pour les industriels, le prix élevé de la voiture électrique ne devrait pas effrayer les potentiels acheteurs.

Ainsi, pour une Peugeot Ion, et une Citroën C0 il faut débourser la somme d'environ 30 000 euros ; pour une Renault Fluence ZE, 21 300 euros ; un peu plus de 20 000 euros pour la Kangoo ZE ; et autour de 19 000 euros pour la Mia. Le tout, bien sûr, hors frais de location de la batterie, sous peine de rendre quasi inabordable le prix d’achat de ces véhicules. Renault propose la location de batterie entre 72 et 82 euros par mois, le tout agrémenté d'une assistance gratuite 24 heures sur 24.  D'autres constructeurs proposent des véhicules électriques à la location. Ainsi, la nouvelle Jazz que Honda lance aux États-Unis sera proposée en location pour l'équivalent de 300 euros par mois. Même tarif de location chez Mia. Quant à PSA, le constructeur français propose déjà des offres de leasing (location avec option d’achat).

Le temps de charge d’une batterie varie entre 6 et 8 heures pour une charge optimale sur une prise domestique. Mais si l'on veut pouvoir regonfler 80 % de sa batterie en vingt minutes, il faut des bornes plus puissantes. Ce qui suppose un déploiement vaste et coûteux. En 2010, le gouvernement s'est saisi de la question, faisant appel à 12 villes pour déployer un réseau de bornes publiques de recharge avec, pour objectif, la création de 75 000 points de recharge accessibles à tous dès 2015 et 400 000 à l’horizon 2020. Douze collectivités (Bordeaux, Grenoble, Rennes, Nice, Angoulême, Aix-en-Provence, Orléans, Paris, Rouen, Strasbourg, Le Havre et Nancy) ont donc signé une charte avec les constructeurs Renault et PSA, qui, de leur côté, se sont engagés à commercialiser 60 000 véhicules électriques en 2011 et 2012. Pouvoir recharger sa batterie partout et sans attendre des heures ne devrait donc plus relever de l’utopie…

Pour Jean Syrota, ancien président de la Cogema et auteur d'un rapport publié au printemps, la promesse annoncée des constructeurs – une autonomie de plus ou moins 150 kilomètres – ne serait réalisable qu'à condition de rouler sans embouteillage, sans chauffage et sans radio. Certains constructeurs préfèrent considérer le problème sous un autre angle. Pour eux, « 87 % des Européens parcourent moins de 60 kilomètres par jour », les déplacements en ville ou suburbains étant leur priorité avant tout.

Malgré tout, 2012 s'annonce comme une grande année pour la voiture électrique en France et en Europe. Dans l'Hexagone, aux Peugeot iOn et Citroën C-Zéro viendront s'ajouter l'utilitaire Renault Kangoo ZE lancé récemment, puis la berline Zoé au second semestre. Parallèlement, le service Autolib devrait monter en puissance pour atteindre 3 000 véhicules fin 2012, contre 250 attendus d'ici la fin de cette année. Les constructeurs étrangers ne seront pas en reste, avec notamment la Leaf de Nissan, la Mini de BMW et les Chevrolet Volt et Opel Ampera de General Motors. Carlos Ghosn, PDG de Renault,  prévoit que la voiture électrique pèsera 10 % du marché automobile en 2020.

Techniques de l'Ingénieur

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